Dans le sillage des pourparlers de paix parrainés par Moscou, Téhéran et Ankara qui se sont tenus à Astana, l’armée gouvernementale syrienne et les forces de l’opposition armée ont réussi à repousser conjointement une attaque de Daech dans l’est de la province syrienne de Qalamoun. Un tournant dans le conflit qui ravage le pays depuis mars 2011 ?
Les forces gouvernementales et les groupes de l’opposition modérée ont réalisé leur première campagne conjointe et repoussé une attaque de Daech dans l’est de la province syrienne de Qalamoun, a rapporté le général Sergueï Roudskoï, chef du Commandement opérationnel principal de l’État-major russe.
« C’est un tournant décisif dans tout le conflit syrien, car désormais l’armée syrienne et les unités armées de l’opposition modérée commencent à coordonner leurs actions contre les terroristes de Daech, d’al-Nosra et d’autres groupements qui les avaient rejoints », a déclaré à RT Andreï Manoïlo, professeur à l’Université d’État Lomonossov de Moscou, docteur en sciences politiques et membre du Conseil scientifique auprès du Conseil de sécurité de Russie.
L’expert estime également que l’opération conjointe montre que les chefs de l’opposition syrienne modérée prennent au sérieux le plan de paix adopté à Astana, ce qui pourrait inciter d’autres groupements d’opposition à suivre cet exemple. Et ce d’autant plus que le nombre de localités syriennes où le cessez-le-feu est observé a encore augmenté et se chiffre actuellement à 1 203, selon les informations du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.
Dans une interview à l’agence Sana, le chef d’État syrien a évalué les résultats du premier round des discussions qui ont réuni fin janvier Damas et l’opposition à Astana et a espéré que les parties continueraient à rechercher une solution à la table des négociations. Les pourparlers de paix sur la Syrie « au format d’Astana » doivent être poursuivis, a estimé Bachar el-Assad.
Le premier tour des négociations consacrées à la situation en Syrie a eu lieu le 23 janvier 2017 à Astana, au Kazakhstan. À huis clos, les parties en conflit ont cherché à renforcer la fragile trêve en vigueur depuis la fin décembre sous le parrainage de la Russie, qui représente les intérêts de Damas, et de la Turquie, garante de l’opposition. La rencontre, qui s’est déroulée en totale coordination avec les efforts des Nations unies, a accueilli 27 des 31 groupes de l’opposition syrienne qui ont convenu de former une délégation unique.