Larnak
“Les analyses de Benoit-Méchin sont parfaites et n’ont pas besoin d’être déformées par les soi-disant "gardiens de ma mémoire" professionnels.”
Cela fait plaisir de lire une telle assertion, et je serai encore plus péremptoire en affirmant que Jacques Benoist-Méchin est la référence absolue pour celui qui ambitionne de comprendre tous les tenants et aboutissants de cette période.
Cet homme a non seulement connu et vécu auprès de nos zélites militaires et politiques débiles ou traitres mais il était aussi légitime pour parler d’Adolf Hitler car il l’avait personnellement rencontré.
Et puis cette scène où il dépeint Louis-Ferdinand Céline à un dîner chez Otto Abetz, représentant de l’occupant allemand à Paris, et expliquant à son hôte pourquoi il allait perdre la guerre, comment dire ? Ah oui, anthologique et surréaliste !
Extrait donc :
Et soudain il explose : Assez ! dit-il, assez ! en frappant la table de ses deux mains au point de faire vibrer les verres. J’en ai assez d’écouter vos conneries ! Vous n’y êtes pas du tout... Vous croyez faire les malins, vous vous triturez les méninges autour d’une table bien servie, tandis que le monde s’écroule... Ma parole, vous avez une taie nacrée sur les yeux, du plomb dans les oreilles. Si vous construisez quarante mille avions, les Américains en construiront deux cent mille. Si vous construisez cent mille chars, ils en construiront un million. A vos armes secrètes, ils opposeront des armes plus secrètes et plus meurtrières encore. Vous n’y pouvez rien : ils sont la masse et la fonction de la masse est de tout écraser. Pendant ce temps, sournoisement, vous nous cachez l’essentiel. Pourquoi ne nous dites-vous pas qu’Hitler est mort ?
Hitler est mort ? s’exclame Abetz en écarquillant les yeux.
Vous le savez aussi bien que nous ! Seulement, vous ne pouvez pas le dire. Mais on n’a pas besoin d’être ambassadeur pour le savoir : ça crève les yeux ! Les juifs l’ont remplacé par un des leurs !