Pour Die Welt et Die Zeit, les derniers articles sur Vladimir Poutine ont été peu inspirés. Cette presse soi-disant de qualité, indépendante et objective, a semblé incapable de traduire correctement ses déclarations sur les attentats déjoués en Crimée, promettant une « vengeance cruelle » alors qu’il ne l’a jamais dit.
L’objectivité et l’indépendance de la couverture des événements clé par certains médias font fuir de plus en plus de lecteurs, qui laissent parfois des commentaires indignés, supprimés ensuite par des modérateurs attentifs. Citer des témoins non existants, mentionner des preuves-photos sans les rendre publiques, proposer une traduction libre en y ajoutant ses propres idées, autant d’éléments qui montrent que nous sommes entrés dans une nouvelle ère de spéculations médiatiques.
À qui cela peut-il être bénéfique ? Seulement à ceux qui embrasent les conflits décrits.
« On se vengera de la mort des deux Russes »
De quoi s’agit-il au juste ? D’une traduction infidèle ou d’une manipulation médiatique ? Une heure seulement après la déclaration du président russe sur l’attaque ukrainienne avortée en Crimée, Die Zeit proposait une telle version des faits :
« Les forces spéciales russes disent avoir déjoué un attentat préparé par l’Ukraine en Crimée. Le président Poutine promet de se venger, l’Ukraine de son côté dément tout ».
Vient ensuite une citation soi-disant attribuée à Vladimir Poutine : « On se vengera de la mort de deux Russes ».
De cette manière le journal a interprété ces paroles : « La Russie a subi des pertes, deux militaires ont été tués. Nous n’allons pas rester de marbre face à cette action ». Peut-être aurait-il fallu laisser un peu plus de temps pour vérifier la traduction ? Ne soyons pas naïfs ! C’est à coup sûr ce que le journal entendait communiquer…
Ces troupes de Poutine qui « se vengent cruellement des civils »
Mais les pêchés de la presse « objective et indépendante » ne s’arrêtent pas là. Un article de Die Welt avait pour titre Voilà comment les troupes de Poutine se vengent cruellement des civils et faisait référence à certains Syriens et activistes russes qui racontaient les crimes militaires perpétrés prétendument par les forces aérospatiales russes. La rédaction voulait également en appeler à la conscience des lecteurs : « Massacre de masse : ça se passe devant vos yeux à Alep, ayez honte, vous autres ! », disait un lien placé au-dessous de l’article.
Or, quelques heures plus tard le titre de l’article était modifié (L’arme incendiaire inflige des pertes humanitaires considérables). Le lien lui-aussi a curieusement disparu par la suite.
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