« Tout ce que j’ai à dire, c’est que : un, je sais et deux, j’ai vu et entendu des choses qui ne sont pas en sa faveur. C’est pour ça que je ne me suis jamais exprimée et que je ne m’exprimerai pas. Mais je pourrais dire que je ne suis plus son amie. J’ai dit que je n’étais plus son amie, je ne sais pas s’il était le mien. » (Muriel Robin sur RTL le 1er septembre 2023)
Dans le monde des humoristes mainstream, parce qu’on en est là, la solidarité n’est pas un vain mot. Muriel, ce modèle de courage et de fidélité qui défend les femmes assassinées par les méchants hommes blancs, a profité du talk-show du couple Lemoine & Cohen pour démolir son vieux pote, co-auteur et co-interprète. Presque un frère !
"Je me suis toujours posée la question : si Pierre Palmade était mon ami ? Je crois que j'ai aimé pour deux et je me réveille de ça, c'est douloureux, mais moi je peux me regarder dans la glace."@MurielRobinCOM dans #CàVous pic.twitter.com/Ts6PZ47Zwu
— C à vous (@cavousf5) September 5, 2023
« Nous sommes deux associés, nous sommes un couple. Mais peu de gens savent que “Ils s’aiment” est coécrit avec Muriel. Et je souffre que peu de gens sachent que les sketchs de Muriel sont coécrits par moi. » (Palmade en 2019 dans son autobiographie)
Pierre & Muriel étaient pourtant copains comme cochons, car ils appartiennent à la même communauté (LGBT) et au même petit monde des humoristes, sans oublier celui de la nuit. Leur union professionnelle et amicale a débuté en 1988 dans La Classe, la quotidienne d’humour de France 3.
Sur une idée de Guy Lux (obsédé par le fric, il en a déposé des centaines, et Ardisson a fait pareil), un prof appelait des élèves au tableau qui devaient jouer leur sketch, et ils étaient notés. En 2010, Ruquier reprendra le principe, un peu remanié, avec On n’demande qu’à en rire (ONDAR). Jusqu’à ce qu’il se brouille avec sa productrice. Décidément, ça se chicore beaucoup, chez les gays.
Les frasques de Pierre, avec sa consommation furieuse de jeunes et de came (donc de jeunes camés), ont eu raison d’une amitié légendaire. C’est vrai que c’est dur de soutenir le type qui a percuté, défoncé à mort, une famille innocente en bagnole. Cependant, grâce à ses relations dans le puissant réseau LGBT (on n’en voit pas d’autre, si vous avez une idée d’autre réseau, on est preneurs), Pierre n’est ni en taule ni en désintox.
Le mystère reste entier sur les amis de la fameuse soirée d’avant l’accident, même si certains avancent des noms. On en vient même à se demander si le livre qu’un ministre a sorti, de manière totalement incongrue et aussi un peu suicidaire, n’est pas corrélé à cette affaire, histoire de créer une sorte de légende, et un contre-feu. Mais ce ne sont que suppositions, et la presse se garde bien d’enquêter et sur la soirée, et sur le réseau qui (sou)tient le malfaiteur.
Quant à Muriel, toujours avec son amie qui lui faisait beaucoup de soucis (en Corse), elle poursuit inlassablement son combat pour enfin avoir un grand rôle au cinéma, et aussi pour les femmes persécutées, ce qui est plus facile en France qu’au Pakistan. On a les courages qu’on peut.