La presse généraliste et la presse people en particulier ont visiblement reçu l’ordre de ne pas trop insister sur le cas Palmade, le drogué au volant qui a détruit une famille. C’est normal : Pierre fait partie des people LGBT protégés par l’oligarchie. Manque de pot, il y a les gens et les portables. C’est comme des caméras de surveillance, mais côté peuple.

On pensait qu’à défaut de prison, Pierre serait en obligation de soins, que nenni : un quidam l’a chopé en flag en boîte de nuit, un autre a filmé sa tête de zombie de la fenêtre de sa voiture. Ça fait désordre, heureusement que l’actu est saturée par les émeutes nahéliennes.

Palmade en boîte de nuit

Palmade dans son état « normal »

Malgré ses frasques permanentes et son impunité qui peut exaspérer les Français en pleine répression, ces derniers ont compris que Pierre souffrait, et de sa sexualité, et de son addiction aux drogues, les deux étant d’ailleurs liées.

Son âge – 55 balais, ça complique la séduction naturelle dans le monde homosexuel – et son état physique – c’est pas George Clooney – l’obligent à se payer les services de prostitués, mais il peut se le permettre. Parfois, ces derniers le font chanter ou s’amusent de lui, comme cette fameuse nuit au Crillon à 12 000 euros où l’artiste s’est endormi, oubliant les deux jeunes tapins qu’il avait embauchés (en CDD).

L’homosexualité au 3e âge, c’est plus facile quand on est beau et riche

Le culte de la jeunesse et de la beauté fait beaucoup de mal aux vieux homosexuels célibataires, et là on ne parle évidemment pas des couples qui vivent bien leur union, comme ce merveilleux exemple.

Mais ceux qui sont dans une consommation frénétique, s’ils ne sont pas au top physiquement, doivent sortir les pépettes. L’homosexuel vieux, moche et pauvre a donc plus de mal à trouver l’amour ou le sexe. Vous allez nous dire, chez les hétéros aussi. Moins, quand même, faut pas se mentir : les vieux mecs attirent les jeunes femmes et les cougars attirent les jeunes hommes. On veut bien débattre mais pas pinailler sur des évidences.

On parle toujours du suicide des jeunes homos, mais on oublie les vieux homos. Et là, il n’est plus question d’homophobie mais bien d’acceptation de la solitude au 3e âge, les couples homos âgés étant plus rares, toutes proportions gardées, que les couples hétéros âgés...

L’écrivain Jack-Alain Léger s’est suicidé parce qu’il se trouvait vieux, gros, moche, et qu’il n’attirait plus les jeunes hommes. Il est vrai que les pratiques BDSM, à 60 ans passés, dans un état physique moyen, c’est pas l’attraction du siècle à la fête des Loges. Palmade, on l’espère, ne finira pas par se défenestrer comme JAL.

Avant d’être gros et vieux, JAL a été jeune et mince. En 1971, il se fait appeler Dashiell Hedayat, un de ses multiples pseudos (en vérité c’était le fils du critique littéraire Théron de Paris Match). Accompagné par les musiciens de Gong et par l’auteur William Burroughs, il sort ces titres psychédéliques :

Homo et dépressif, JAL a mal fini. Pour éviter un tel destin, Palmade pourrait tenter la thérapie de conversion. Il a d’ailleurs essayé de redevenir hétéro quand il s’est marié avec Véronique Sanson, mais il a craqué :

« Devant le curé, j’ai été mal à l’aise. Lorsqu’il m’a demandé que nous nous jurerions fidélité “jusqu’à ce que la mort nous sépare”, j’ai juré, mais je sais que je mentais et que tôt ou tard mon homosexualité reviendrait frapper à la porte. »

Dans ce cas, faut juste éviter qu’elle frappe à la fenêtre.