@Bromélia
Fondamentalement, peut-on vraiment rendre l’exact équivalent de ce que l’on a emprunté ?
Quand on "rend", le temps a passé, l’individu et le monde ont changé.
Comment alors justifier que ce qui est rendu est équivalent a ce qui a été prêté ?
Parce que le chiffre est le même ?
100€ au temps t sont-ils vraiment exactement égaux à 100€ au temps t+1 ?
Conséquence immédiate : si on ne peut prouver que 100€(t) sont exactement identiques à 100€(t+1), alors comment justifier que l’usure est nocive et l’argent bénéfique ?
C’est bien à cause de cette base du "rendu" pour un "prêté" qui apparemment ne peut se targuer d’une quelconque équité, que toujours et en tout temps, l’usure pourra trouver une faille pour se développer. N’oublions pas que l’on juge l’arbre à ses fruits : si l’usure existe au moyen de l’argent, c’est que l’argent sous sa forme actuelle permet l’usure.
La seule solution pour purifier les échanges est peut-être dans le principe du "don" ? A savoir, préférer le don sans attendre de retour, plutôt que "prêter" pour mieux exiger un "rendu"...
Si je te demande 100€, pourquoi me les prêterais-tu si tu en as toi-même besoin, si ce n’est pour en tirer un profit ?
Et si tu n’as pas besoin de ces 100€, alors pourquoi les possèdes-tu tandis que moi je ne les ai pas, alors que j’en ai pourtant besoin ?
N’est-ce pas au final l’argent lui-même qui, par sa propre existence, provoque les inégalités donnant naissance aux redistributions qui ouvrent la porte à l’usure ?
Cela voudrait dire qu’argent et usure sont intimement liés, par leur nature même.
Les différences peuvent paraître stériles mais ne dit-on pas que le Diable se cache dans les détails ?