Harvey avec ses 30 plaignantes peut aller se rhabiller : le réalisateur James Toback vient de marquer 200 points avec 200 témoignages de harcèlement en sa faveur ! Un score qui sera difficile à battre, mais Hollywood est le royaume de tous les excès et délires, alors tout est encore possible, le championnat n’est pas terminé.
Quand le dossier « Charlie Sheen » sortira, notamment ses relations avec de jeunes débutants, sans compter les actrices porno parce qu’elles ne peuvent par définition pas porter plainte pour harcèlement, alors on reparlera des 200 points de Toback. Au fait, qui est Toback ?
C’est L’Express qui explique le modus operandi du champion (provisoire) :
Les langues se sont déliées après les premiers témoignages de victimes. La majorité des nouveaux récits, qui n’ont pas pu être vérifiés pour l’instant, viennent de femmes qui disent avoir été approchées par James Toback dans les rues de New York, avec la promesse d’un rôle dans un film à venir, accompagnée d’avances sexuelles ou d’attouchement indésirés. Se ventant de connaître des stars comme Robert Downey Jr., il demandait alors aux femmes de se déshabiller. Souvent, écrit le L.A. Times, la rencontre se serait terminée par des attouchements ou une séance de masturbation devant ses victimes.
Dans son emportement de premier de la poule, James a même par deux fois abordé la même fille avec la même phrase ! Officiellement, James n’a marqué que 38 points effectifs (plaintes officielles), mais les récits de harcèlement se montent déjà à 310. Cependant, dans les 310 dénonceuses, il n’y a pas que des actrices, et ce sont les actrices qui comptent. Et encore, les actrices connues. Car qui connait Adrienne LaValley ? Voici son témoignage, relativement poignant :
Elle raconte que lors d’un rendez-vous avec James Toback, celui-ci se serait frotté contre elle, éjaculant dans son pantalon. « J’avais l’impression d’être une prostituée, j’ai ressenti une immense déception vis-à-vis de moi-même, de mes parents, de mes amis. Je méritais de ne rien dire à qui que ce soit », se remémore-t-elle.
La question se pose donc de comptabiliser les non-actrices et les actrices non célèbres. Dans ce cas, Harvey repasserait devant. C’est un dilemme que le jury du harcèlement devra trancher.
Voici Adrienne en images animées :
On espère que le traumatisme tobackien ne l’empêchera pas de tourner.
Dans des films, s’entend.
Le public se pose la question de la duplicité de certaines actrices, qui ont profité des avances (acceptées) des moguls d’Hollywood pour faire leur carrière, et ensuite les balancer. Si l’on peut comprendre le phénomène de class action qui s’est emparé de l’ensemble des actrices concernées, avec son fonctionnement épidémique, on sait tous que les noms des porcs étaient connus à l’avance, et de toutes. Le coup de l’innocente virginale venue du Midwest tenter sa chance en Californie, c’est une légende.
Aujourd’hui, tout le monde sait à quoi s’en tenir avec le dur job d’actrice à Hollywood : il faut savoir jouer, mais aussi savoir jouer des coudes et des coups de pieds dans les couilles, pour tenir dans ce milieu. La came et le fric accélèrent les processus naturels, et la séduction en fait partie. La plupart des réalisateurs choisissent comme premier rôle féminin une fille qui les fait fantasmer, c’est ainsi, et la plupart se les tapent. Idem entre premiers rôles, il y a des chimies inévitables (Bogart et Bacall). Ce n’est pas une fatalité, mais une forte probabilité.
Alors ? Ben rien. Ça continuera comme ça jusqu’à ce que les femmes s’imposent comme réalisatrices et comme productrices à Hollywood. C’est la seule porte de sortie réaliste (et encore, si ce sont des lesbiennes, le calvaire des actrices est loin d’être terminé). En ce sens, les combattantes pour l’égalité professionnelle ont raison. Au fait, quelles sont les grandes réalisatrices d’Hollywood ? Il y en a peu. Il y a l’ex de James Cameron, qui a lui aussi a été visé dans un... tweet.
Parlons de Kathryn Bigelow. C’est la première femme à avoir obtenu un Oscar avec son film sur la traque de ben Laden. Une aberration d’un point de vue politique, mais le patriotisme américain, couplé au puissant courant féministe...
Qu’a tourné Kathryn ? Dernièrement, Démineurs (6 Oscars), Zero Dark Thirty (1 Oscar), et surtout, Strange Days il y a 22 ans, qui n’a malheureusement pas connu le succès public. Malgré un bidonnage scénaristique majeur (faire croire à l’élimination de ben Laden en mai 2011 par les forces spéciales US), Kathryn est une réalisatrice de premier plan... qui n’a harcelé personne. Il est vrai qu’elle a aujourd’hui 66 ans, mais la nature passe outre les différences d’âge.
- Kathryn en 2010 va sur ses... 60 ans !
Ah, une vanne pour la fin, pas très fine mais on n’a pas mieux en stock : à Hollywood les jeunes actrices qui veulent toucher le jackpot touchent surtout le pote à Jack. Voilà.