Ca se passe à Lyon, mais ça se passe aussi chaque jour dans les grandes agglomérations où pédalent des bobos à vélos ou autres cyclopathes, probablement persuadés de sauver la planète. Mais, en plus de se sentir dans le camp du Bien, la politique de ces grandes villes abandonnées aux écologistes les conforte dans leur supériorité morale en leur offrant des pistes à n’en plus finir. Tout en réduisant celles des véhicules jusqu’à une seule voie, provoquant bouchons, bruits de moteur, klaxons et pollution atmosphérique. Bravo la logique !
Tout citadin a déjà vu ce genre de scène où un citoyen, tout boursouflé de son appartenance au bon camp (en général une personne malingre, ou un vieil aigri), se permet de faire la leçon au moindre récalcitrant. Cela marche pour toutes sortes de thématiques. Ici, nous avons affaire à un cycliste rageux et un automobiliste peinard, mais qu’il ne faut pas non plus trop emmerder :
De son côté, la ville de Lyon transforme ça en « scènes de violence » !
[Scènes de violence] Lundi, 17h36, Paul* circule à sur le secteur Trion (Lyon 5°). 17h37, un échange apparemment anodin s’entame au avec un automobiliste. 17h39, le conducteur, en furie, percute Paul volontairement et le traîne à terre.…https://t.co/zEzNQQU6t5
— La Ville à Vélo Lyon Métropole (@LaVilleaVelo) June 12, 2024
D’après le 14e baromètre de la conduite responsable de la Fondation Vinci Autoroutes, les conducteurs sont de plus en plus agressifs : 67 % des Français interrogés disent injurier les autres automobilistes. Ils sont également près d’un tiers (32 %) à « coller » délibérément le véhicule d’un conducteur qui les énerve et 18 % sont capables de descendre de leur voiture pour s’expliquer avec lui. Dans le même temps, 88 % déclarent craindre des comportements agressifs de la part des autres usagers de la route.
Cette violence automobile n’est que le pendant d’une société de plus en plus violente en raison de sa composition de moins en moins homogène, provoquant la guerre de tous contre tous.
Et pourtant, ici, notre Paul a eu de la chance, on a connu des automobilistes moins patients. Ce qui, peut-être, lui aurait permis d’apprendre qu’il ne faut pas jouer les kékés, surtout quand on n’a pas les moyens de sa politique. Vous sentir tout-puissant car validé par le système ne vous donne aucun muscle.
La suite, où l’on ressent l’agacement de l’automobiliste qui reste finalement très stoïque face au petit roquet à deux roues qui n’attend que l’altercation car il filme tout (au détriment du droit à l’image, car la vidéo est diffusée et le floutage imparfait par moment) :
Voilà, on a été parfois un peu de mauvaise foi dans cet article, mais ça nous a fait du bien !