Les systèmes secrets russes font exploser les obus et les missiles de l’ennemi à l’approche de la cible ou modifient leur trajectoire de vol.
Le chasseur de chars Javelin
L’Occident a fait beaucoup de progrès dans la création des systèmes de frappe à haute précision. Effectivement, les missiles de croisière Tomahawks lancés par exemple par des navires de guerre qui se trouvent en Méditerranée ou dans l’océan Indien, ayant franchi des milliers de kilomètres, atteignent leurs cibles sur le territoire de l’Afghanistan, des Balkans ou de l’Irak et les frappent avec une précision allant jusqu’à un mètre. Tout au long de leur vol, elles sont guidées par l’électronique "intelligente" — "tire et oublie" — qui maintient le contact permanent avec les avions de détection aéroportée à longue distance AWACS et les groupes satellites. Un tel missile ne peut pas manquer sa cible.
Avant, sur le champ de bataille, l’infanterie subissait de lourdes pertes en raison des « obus à balles ». Ensuite, l’infanterie a commencé à manœuvrer activement, couverte de blindage, et l’efficacité du shrapnel a considérablement diminué. Mais maintenant, on constate une réincarnation des vieilles munitions.
Les obus, emplis d’éclats et de flèches, sont munis d’appareils électroniques qui assurent que l’explosion se déclenche dans l’endroit exact où des troupes à découvert sont rassemblées à un moment précis. Et le missile guidé anti-char Javelin, en s’approchant d’une cible, effectue une manœuvre qui fait qu’il retombe non seulement sur le char, mais sur la trappe de sa tour.
Mais à chaque nouveauté sophistiquée, la Russie peut donner une réponse appropriée.
Attention : Rtut
Imaginez : un hélicoptère de combat Ka-52 dans le ciel, et un système de lance-missile portatif Igla ou Stinger l’attaque du sol. Atteindre l’objectif paraît inévitable, mais, à l’approche de la cible, la missile change brusquement de direction et passe à côté. La raison est le système installé au bord de l’hélicoptère qui forme autour de lui une sorte de coupole impénétrable que les moyens d’attaques de l’ennemi ne peuvent pas franchir. Le nom de ce système est "Vitebsk".
Aussi étonnant est le système "Rytchag" également installé au bord des hélicoptères. Il est capable d’"aveugler" l’ennemi à une distance de plusieurs centaines de kilomètres, en créant autour du matériel terrestre un bouclier invisible.
Un autre moyen de défense, jusqu’à une date récente classé secret, est le système de guerre électronique "Rtut-BM". Il est installé sur un véhicule de combat, un véhicule de transport de troupes ou encore un véhicule blindé d’artillerie MT-LB.
Le véhicule avec le système Rtut-BM est placé dans l’endroit le plus probable de l’attaque d’artillerie et de missiles de l’ennemi. La première ligne de défense est couverte par une sorte de nuage de rayonnement électronique.
Quand les systèmes de guerre électronique sont mis en marche, ils démasquent eux-mêmes par leur rayonnement les positions couvertes. Mais Rtut se met en marche au moment de l’attaque d’artillerie en quelques millisecondes. L’électronique détermine presque immédiatement la fréquence opérationnelle de la fusée à proximité de l’ennemi.
La perturbation émise pendant une fraction de seconde crée tout de même un signal qui affecte la fusée de proximité de sorte qu’elle se déclenche prématurément. Le susmentionné Javelin, par exemple, d’un coût de 30 000 dollars, perd toute son "intelligence" dès qu’il entre dans la zone de portée de Rtut et vole suivant une trajectoire incontrôlable. Les systèmes radio de l’ennemi n’ont pas le temps de "détecter" et de contrer Rtut. En outre, le système est portatif et peut changer de position très rapidement. Et son déploiement ne prend que 10 minutes. Un seul système de guerre électronique Rtut-BM en marche est capable de protéger les troupes sur une surface de 20 à 50 hectares. Un système est desservi seulement par deux personnes.
Les systèmes de guerre électronique se sont illustrés au moins deux fois au cours de l’année 2014.
Le 13 mars 2014, dans le ciel de Perekop, un drone de reconnaissance et d’attaque de production américaine MQ-5B a été intercepté. Selon le marquage du bord, il faisait partie de la 66e brigade de renseignement américain dont l’emplacement principal se trouve en Bavière.
Le système de guerre électronique appelé "Avtobaza" (photo ci-dessus) a rompu le contact du drone avec son opérateur et l’a ensuite forcé à effectuer un atterrissage forcé sur le territoire de la Crimée. Les vols des MQ-5B au-dessus de la péninsule ont cessé. Selon une opinion largement répandue, en 2011, en Iran, un drone secret américain RQ-170 Sentinel aurait été forcé à atterrir à l’aide du même système "Avtobaza".
Au printemps 2014, le destroyer américain Donald Cook est entré en mer Noire. Un Su-24 équipé du système de guerre électronique "Khibiny" l’a survolé tout près. L’ensemble du système de contrôle du destroyer est tombé en panne, notamment le système anti-missile Aegis est devenu "aveugle et sourd". L’équipage était confus : les marins ne comprenaient pas comment diriger le navire quand tous les moniteurs se sont éteints. La panique s’est propagée à bord…
Par ailleurs, les systèmes anti-aériens S-500 verront le jour en 2017. Les systèmes dont le développement progresse à toute vitesse font partie de la nouvelle génération de systèmes de missiles sol-air. Le missile S-500 aura une portée de 600 km. Le S-500 pourra contrer non seulement les frappes aériennes, mais aussi les attaques des missiles balistiques. Un seul système pourra détecter et frapper jusqu’à 10 cibles balistiques volant à une vitesse qui peut atteindre 7 km/s, et même abattre les avions hypersoniques.