Le ministre de l’Intérieur a proposé mercredi la dissolution de quatre associations chiites, à Grande-Synthe (Nord). Elles sont accusées de légitimer le « djihad armé » et de faire l’« apologie » des actions d’organisations comme le Hamas ou la branche armée du Hezbollah.
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Bien qu’à vocation religieuse, le Centre Zahra a acquis une certaine notoriété, du fait des positions très politiques de son président franco-algérien Yahia Gouasmi. En 2007, il fonde la Fédération chiite de France, puis le Parti antisioniste en 2009. Le site du PAS décrit Yahia Gouasmi comme étant l’auteur d’« appels fraternels » inter-religieux, mais il aurait aussi érigé « la lutte contre le Mal », le sionisme qu’il « dissocie complètement du judaïsme », en « une obligation religieuse ». L’homme noue des relations amicales avec d’autres personnalités antisionistes. En août 2008, le Centre reçoit Kémi Seba. Cet activiste franco-béninois avait effectué en 2006 une descente dans un quartier juif de Paris, avec un groupuscule suprémaciste noir dissous la même année.
Les allers-retours de Yahia Gouasmi en Iran, pays à majorité chiite, sont fréquents. En 2009, il y rencontre l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, ultra-conservateur, en compagnie de Dieudonné. La même année, l’humoriste controversé avait conduit une liste en Île-de-France, lors des européennes de 2009, sur laquelle figurait aussi l’essayiste d’extrême droite Alain Soral. Le PAS s’était aussi engagé dans la course aux législatives et à la présidentielle de 2012.
La dissolution souhaitée par le ministre de l’Intérieur doit désormais être formellement décidée par le président de la République. Cette annonce intervient un mois après qu’Emmanuel Macron a demandé la dissolution de groupuscules d’ultradroite – Bastion social, Blood and Honour Hexagone et Combat 18 – lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).