À la suite d’une autre fusillade de masse ou d’une autre crise catastrophique, des « solutions » orwelliennes vont être imposées à un public américain effrayé par un réseau d’influence très organisé, pas seulement autour de Jeffrey Epstein, mais d’une litanie de crimes et d’une histoire effrayante de plans pour écraser la dissidence interne aux États-Unis.
Après l’arrestation et la mort en prison de Jeffrey Epstein, présumé trafiquant sexuel d’enfants, une société de technologie israélienne peu connue a commencé à être mise sous les projecteurs, mais pour de très mauvaises raisons. Peu de temps après l’arrestation d’Epstein, ses relations et ses finances ont fait l’objet d’un examen minutieux ; il a été révélé que la société israélienne Carbyne911 avait reçu un financement substantiel de Jeffrey Epstein ainsi que de son proche associé et ancien Premier ministre Ehud Barak, et de Peter Thiel, capital-risqueur de la Silicon Valley et grand soutien de Trump.
Carbyne911, ou simplement Carbyne, développe des capacités de traitement et d’identification des appels pour les services d’intervention d’urgence dans des pays du monde entier, y compris aux États-Unis, où il a déjà été mis en œuvre dans plusieurs comtés américains et a établi des partenariats avec de grandes entreprises technologiques américaines comme Google. Elle commercialise spécifiquement son produit comme un moyen d’atténuer les fusillades de masse aux États-Unis sans avoir à modifier les lois américaines existantes sur les armes à feu.
Pourtant, Carbyne n’est pas une entreprise de technologie ordinaire, car elle est profondément liée à la division d’élite du renseignement militaire israélien, l’Unité 8200, dont les « anciens » créent souvent des entreprises de technologie – dont Carbyne – mais maintiennent fréquemment leurs liens avec le renseignement israélien et, selon les médias et les anciens employés israéliens, « brouillent souvent la ligne » entre leur service pour l’appareil de défense et de renseignement d’Israël et leurs activités commerciales. Comme ce rapport le montrera, Carbyne n’est qu’une des nombreuses sociétés de technologie israéliennes qui se présentent comme une solution technologique aux fusillades de masse et qui a des liens directs avec les services de renseignement israéliens.
Dans chaque cas, les produits de ces sociétés sont fabriqués de telle manière qu’ils peuvent facilement être utilisés pour surveiller illégalement les gouvernements, les institutions et les civils qui les utilisent, un fait troublant étant donné les prouesses documentées de l’Unité 8200 en matière de surveillance comme moyen d’obtenir du chantage et l’historique d’Israël dans son utilisation des sociétés technologiques pour espionner le gouvernement américain. Cette situation est aggravée par le fait que les sociétés de technologie liées à l’Unité 8200 ont déjà reçu des contrats du gouvernement américain pour placer des « portes dérobées » dans l’ensemble du système de télécommunications américain ainsi que dans les produits populaires de grandes sociétés de technologie américaines, dont Google, Microsoft et Facebook, dont beaucoup de dirigeants et cadres clés sont d’anciens dirigeants de cette Unité 8200.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’a pas caché que placer les membres de l’Unité 8200 à des postes de direction dans des sociétés multinationales de technologie est une « politique délibérée » visant à assurer le rôle d’Israël en tant que « cyberpuissance » mondiale dominante, tout en combattant les mouvements de boycott non violent visant les violations du droit international par Israël et en réprimant les critiques des Nations unies de la politique gouvernementale et les opérations militaires israéliennes à l’étranger.
Au fur et à mesure que les liens de Jeffrey Epstein avec les services de renseignement des États-Unis et d’Israël – qui ont fait l’objet d’une récente série de quatre articles exclusifs pour MintPress – ont commencé à être entièrement révélés, son financement de Carbyne a été examiné de plus près, en particulier en raison des liens étroits que l’entreprise avait avec les services de renseignement israéliens ainsi que certains Américains qui avaient des liens connus avec ces derniers. Le rôle d’Ehud Barak en tant que financier et président de Carbyne a également ajouté à cette préoccupation, étant donné sa longue implication dans des opérations secrètes de renseignement pour Israël et ses liens de longue date avec le renseignement militaire israélien.
Un autre financeur de Carbyne, Peter Thiel, a sa propre entreprise qui, comme Carbyne, est prête à profiter des solutions de haute technologie proposées par l’administration Trump aux fusillades de masse. En effet, après la récente fusillade à El Paso, au Texas, le président Trump – qui a reçu des dons politiques de la part de Thiel et a été conseillé par lui après son élection – a demandé aux sociétés de technologie de « détecter les tireurs de masse avant qu’ils ne frappent », un service déjà perfectionné par la société Palantir [Le nom vient du Seigneur des Anneaux, NdT], appartenant aussi à Thiel, qui a développé un « logiciel pour anticiper les crimes » déjà en usage dans le pays. Palantir est également sous contrat avec la communauté du renseignement américain et possède également une succursale basée en Israël.
Plus troublant peut-être, quelle que soit la solution technologique adoptée par l’administration Trump, elle est prête à utiliser une base de données controversée, initialement développée dans le cadre d’un programme secret du gouvernement américain qui impliquait des personnalités notoires dans le scandale de l’Iran-Contra comme Oliver North pour suivre et signaler les dissidents américains potentiels afin de les surveiller et de les arrêter en cas d’une « urgence nationale » vaguement définie.
Comme ce rapport le révélera, cette base de données – souvent appelée « Main Core » – a été créée avec la participation des services de renseignement israéliens et Israël est resté impliqué des années après la fin de son développement, potentiellement même jusqu’à maintenant. Elle a également été utilisée par au moins un ancien représentant de la CIA au Conseil de sécurité nationale du président Reagan pour faire chanter des membres du Congrès, des membres du personnel du Congrès et des journalistes, entre autres.
Compte tenu des récents rapports sur le projet de l’administration Trump de créer un nouvel organisme gouvernemental chargé d’utiliser la « technologie avancée » pour identifier les « signes neuro-comportementaux » d’une « personne se préparant à un acte éruptif violent » en utilisant des données recueillies par des appareils électroniques grand public, l’image peinte par la technologie actuellement promue et appliquée sous le couvert de « protéger les Américains » est profondément Orwellienne. En fait, cela renvoie directement à la genèse d’une surveillance d’état d’une portée beaucoup plus grande que tout ce que l’histoire américaine a connu jusqu’à présent, et elle est élaborée conjointement par des personnes liées aux services de renseignements américains et israéliens.
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