Les Géants dormants sont une officine de plus d’inspiration sorossienne créée pour combattre les patriotes de tous les pays, une espèce de SOS Racisme 3.0 qui fait croire à un réseau horizontal de bénévoles mus par la seule et pure volonté de « tarir le financement de la haine ».
Une expression passe-partout mille fois entendue dans la bouche des manipulateurs de jeunes du type Avaaz ou Change.org. Il s’agit de taper tout ce qui n’est pas gauchiste sociétal immigrationiste sioniste féministe lgbtiste au portefeuille, ce qui fait du monde, mine de rien. Mais rien n’arrête des combattants de la délation, qui passent leur vie à dénoncer tout ce qui ne pense pas comme eux.
Le véritable fascisme est là, déguisé en progressisme démocratique, et c’est le tour de force de l’oligarchie d’avoir retourné une partie de la jeunesse pour faire le sale boulot de flic de la pensée et de dénonciation qui va avec. Heureusement, la plupart des jeunes ne cherchent pas à dénoncer leur voisin qui n’écoute pas assez Renaud ou qui ne regarde pas assez les journaux télévisés de 20 Heures.
« Diffamez, diffamez, il en restera toujours quelque chose ». C’est vrai, et la viralité inhérente aux réseaux sociaux sert justement à rebasculer habilement la propagande oligarchique qui ne fonctionne plus via les médias officiels, sur lesquels la nouvelle génération crache. Les réseaux sociaux bourrés de cette morale progressiste de gauche molle (qui cache des intérêts bien durs) constituent le canal nouveau de la très ancienne propagande du Système.
Quand on voit qu’aux États-Unis ces agents du pouvoir profond centrent leurs attaques sur Breitbart News, le site à la base de l’élection de Donald Trump, on peut imaginer qui finance cette pseudo-résistance. Il y a un moyen de ne pas subir ce genre de persécution maladive, c’est de ne pas avoir de publicité, comme Égalité & Réconciliation. Vous nous direz, on se fait taper quand même au portefeuille. Oui, mais au moins on n’a pas vendu nos fesses !
Né aux États-Unis pour contrer les « fake news » de la droite radicale, le réseau d’activistes Sleeping Giants cible désormais les médias d’extrême droite français. En alertant les marques dont les publicités financent Boulevard Voltaire, ils auraient fait perdre près de cinq cents annonceurs au site réactionnaire cofondé par le maire de Béziers.
Savamment disposés autour de l’article « Des migrants pourris-gâtés ? » en une de la page d’accueil, les bandeaux publicitaires ne font pas dans le haut de gamme. « Investissez dans l’immobilier et effacez vos impôts pendant douze ans ! », « Alzheimer : nés avant 1965 ? Lisez vite ceci », « Rencontrez des célibataires philippines ! », « Comment la rendre folle d’amour : la méthode infaillible »…
Le contenu publicitaire de Boulevard Voltaire, le site d’opinion ultraconservateur fondé en 2012 par Robert Ménard et Dominique Jamet, ressemble davantage à celui d’un obscur blog. Il y a encore, ici et là, une sélection de livres d’extrême droite sur Amazon, une campagne pour les cars de la SNCF ou une réclame d’Uber, mais la très grande majorité des annonces du site n’ont à vendre que lampes d’autodéfense, programmes de régime, sous-vêtements et jeux vidéo en ligne.
Stopper les médias racistes et sexistes
Depuis plusieurs mois, les grandes marques fuient une à une Boulevard Voltaire. Ce lâchage en règle n’est pas dû au hasard : il est le résultat d’une mobilisation intense d’internautes regroupés sous le nom de Sleeping Giants. Ce réseau d’activistes s’est d’abord lancé aux États-Unis, peu après l’élection de Donald Trump et l’arrivée à la Maison-Blanche de son ex-conseiller Stephen Bannon, patron du site ultraconservateur Breitbart News (qu’il vient de rejoindre à nouveau), pourvoyeur régulier de fausses informations et de théories sexistes, racistes, antisémites et homophobes.
Inquiets face à la place accrue occupée par cette droite radicale au sommet de l’État et sur la Toile, des internautes décident de s’intéresser au financement publicitaire de Breitbart. Ils découvrent que nombre de grandes marques, mais aussi des ONG aux antipodes des idées véhiculées par le site, n’ont absolument pas connaissance de la présence de leurs publicités sur le média conservateur.
« Nous avons décidé qu’il était temps de les prévenir, pour couper les ressources de Breitbart, défend l’un des activistes américains. Notre objectif est de stopper l’ascension des médias racistes et sexistes en les attaquant au portefeuille. »
Les effets pervers de la publicité programmatique
Comment une publicité pour la Croix-Rouge peut-elle se retrouver sur un site aux relents racistes ? C’est tout le problème du marketing programmatique, le modèle de publicité dominant sur Internet. Le placement des publicités est automatisé par des régies pour cibler les consommateurs via des mots-clés et des algorithmes — les marques n’achètent plus d’encarts sur un site en particulier. Les publicités s’afficheront n’importe où, hors du regard des annonceurs eux-mêmes, créant des situations possiblement cocasses voire très embarassantes : une compagnie de cars pour visiter le Canada s’est ainsi retrouvée à côté d’un article expliquant que l’immigration est à l’origine d’un « génocide en douce du Québec » sur Boulevard Voltaire... S’ils le souhaitent, les annonceurs peuvent cependant exclure certains domaines de leur campagne d’affichage. Sleeping Giants a ainsi mis à leur disposition un tutoriel détaillant la démarche via la régie publicitaire de Google.
À ce jour, plus de 2 600 entreprises et organisations ont retiré leur publicité de Breitbart News, parmi lesquelles des géants comme BMW, Virgin, Kellogg’s ou HP. Un spécialiste des données à l’agence marketing WordStream a fait le calcul : entre novembre 2016 et aujourd’hui, le revenu généré par un clic sur une publicité affichée par Breitbart a été divisé par deux, passant d’un peu plus de 75 cents à moins de 40 cents. L’initiative inspire d’autres internautes dans le reste du monde : en Europe, des utilisateurs de Twitter interpellent eux aussi des marques de leur pays dont la publicité se retrouve sur Breitbart.
Parmi eux, « R ». De l’identité de R, nous ne saurons que ce que son accent britannique et ses belgicismes laissent deviner au téléphone : les Sleeping Giants agissent dans l’anonymat, s’appelant entre eux par des lettres de l’alphabet. Elle est approchée en début d’année 2017 par le réseau américain pour ouvrir une entité en France. Déjà occupée par son travail et sa vie familiale, « R » accepte à condition d’être accompagnée. Un deuxième activiste français la rejoint et ils lancent ensemble le compte Sleeping Giants France sur Twitter en février.