Avec tout le cynisme qui caractérise les dirigeants sionistes, Benjamin Netanyahu a exprimé sa satisfaction de voir Tsahal se dédouaner de toutes fautes lors de l’opération Bordure protectrice à Gaza l’été dernier :
« La vérité est qu’Israël n’a pas commis de crimes de guerre. Ce rapport montre les faits réels et prouve que les actions menées par l’armée israélienne ont été effectuées conformément au droit international. L’État d’Israël et Tsahal sont effectivement engagés par la loi internationale, même lorsque nous combattons contre des organisations terroristes qui violent délibérément ces règles. Je dois dire que ces obligations ne découlent pas de tel ou tel rapport ou de cette commission de l’ONU, mais du fait qu’Israël est une démocratie et un pays moral, avec des valeurs, qui opère dans le respect de la loi internationale. »
Le Premier ministre israélien s’est appuyé sur les conclusions d’un rapport établi par un groupe d’experts issus du ministère de la Défense, de la Justice et des Affaires étrangères... israéliens, qui se sont empressés de blanchir l’armée. Mieux, de lui accorder un brevet de haute moralité :
« La plupart des faits qui ont semblé à des parties extérieures relever d’attaques sans discernement contre des civils ou des cibles civiles étaient en fait des attaques légitimes contre des cibles militaires, sous des apparences civiles, relevant des opérations militaires des groupes terroristes. Nos conclusions générales sont qu’aucune armée au monde n’a autant fait qu’Israël pour sauver des vies humaines. Les mesures humanitaires prises par Israël pour épargner la population civile de Gaza ont dans bien des cas coûté la vie à des soldats israéliens. Israël a cherché à éviter le conflit et s’est imposé une grande retenue sur une période de plusieurs mois avant la guerre, lorsque ses citoyens étaient visés par des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Le Hamas a lancé des attaques contre Israël à partir du cœur de ses propres communautés civiles à Gaza et positionné ses munitions et ses forces militaires dans des écoles, des hôpitaux et des mosquées. »
Le « roman » produit par les Israéliens intervient alors que dans quelques semaines, dans le cadre d’une vaste enquête sur les crimes de guerre commis lors des hostilités entre Gaza et le régime de Tel-Aviv, le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU produira son propre rapport, qualifié déjà de « perte de temps » par Netanyahu, qui se place dans la lignée de ces dirigeants sionistes qui jouissent d’une totale impunité et que les résolutions des Nations unies laissent de marbre.
Rappelons qu’en 50 jours de frappes durant l’été 2014, près de 2 200 Palestiniens et 73 israéliens, dont 67 soldats, ont péri.
Depuis le 1er janvier 2015, 11 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par l’armée d’occupation sioniste. Le dernier en date, Abdallah Ghanayem, 21 ans, a été percuté par une jeep dans le village de Kfar Malik, près de Ramallah.
Tsahal fait également l’actualité après que 7 soldats ont été filmés en train de tabasser un Palestinien dans le camp de réfugiés de Jalazone, en Cisjordanie occupée. Un acte barbare, qui ne sera sanctionné que par des réprimandes verbales, des jours d’interdiction de sortie de caserne et par quelques jours d’une peine de prison militaire, avec sursis. Sans les images de ce dernier incident (ci-dessous), il est probable qu’un rapport israélien aurait conclu qu’Abdallah Ghanayem s’était jeté sciemment sous les roues du véhicule militaire et que la vidéo compromettante d’un Arabe passé à tabac était en fait une preuve que l’armée la plus morale du monde se porte au secours d’un civil arabe, victime d’une insolation...