Un documentaire intimiste explore les mille et une hardiesses de l’universitaire toulousain tombé sous les balles des frères Kouachi.
Bernard Maris était un homme libre, en tous lieux. Pas seulement dans la case de l’Oncle Bernard, le pseudo sous lequel il signait ses chroniques éconoclastes dans Charlie Hebdo. Le documentaire intimiste que lui consacrent deux journalistes, Hélène Fresnel, sa dernière compagne, et Hélène Risser, son amie, explore les mille et une hardiesses de l’universitaire toulousain tombé sous les balles des frères Kouachi le 7 janvier dernier.
Pourfendeur inlassable de l’orthodoxie libérale, une « élucubration autoentretenue » qu’il dénonça dès les années 90, il accepta vingt ans plus tard de siéger au conseil général de la Banque de France. Membre fondateur d’Attac et candidat écolo aux législatives de 2002, ce golfeur distingué goûtait le confort douillet du XVIe arrondissement de Paris où il s’était installé avec sa deuxième épouse, Sylvie Genevoix, la fille du célèbre écrivain, entouré de toiles de Monet, Manet ou Pissarro. « Bernard était la contradiction incarnée », raconte Henri Sztulman, psychiatre et prof à Toulouse. « Ça le faisait marrer, de faire chier le monde », abonde le dessinateur Riss, rescapé de l’attentat et directeur de Charlie Hebdo.