Qui serait assez naïf pour croire que les services fiscaux sauront protéger nos données les plus sensibles ?
On se souvient de l’offensive du fisc, en mai 2014 : Lucienne et son T-shirt « I love Impôt.gouv.fr », en ouverture d’une campagne où l’ineptie des slogans le disputait au coût. Plus bête et plus cher (640.000 euros), impossible. Quoique… Sachant ce que Bercy nous prépare, il faut peut-être s’attendre à pire encore.
Avec cette pauvre Lucienne qui s’en allait « chercher la paix sur impôt.gouv.fr » (sic), la Direction générale des finances publiques (DGFiP) visait les contribuables les plus âgés – des débiles, forcément –, histoire de les inciter à faire leur déclaration de revenus en ligne.
Il faut croire que cette campagne n’a pas eu les résultats escomptés, aussi le ministère s’apprête-t-il à en remettre une couche.
C’est que nous ne sommes pas de bons soldats du Net. Seul un petit tiers des ménages français a fait sa déclaration en ligne l’an passé : 13,6 millions de foyers fiscaux sur 36,7. Or, l’objectif de nos collecteurs de fonds est de rendre obligatoires à tous les citoyens le paiement et la déclaration en ligne de l’impôt sur le revenu, comme cela est déjà imposé aux entreprises.
Il paraît que ça va « faciliter la vie des contribuables ». Sans blague. D’ailleurs, cette mesure, qui sera vraisemblablement présentée à l’Assemblée d’ici deux mois, s’inscrit dans le cadre du projet de « loi de simplification fiscale ». On ne rit pas. On notera aussi, au passage, que qui dit obligation dit aussi, de fait, sanction pour celui qui y déroge : alors, une amende forfaitaire ? 10 % de plus ?