Voici les propos recueillis lors de la conférence de presse du procureur de la République de Marseille, Brice Robin, ce jeudi en début d’après-midi :
« Le relevage des corps a commencé mercredi après-midi et la chaîne d’identification est lancée. Nous n’avons pas encore retrouvé la 2e boîte noire. La 1ere boîte, elle, a parlé car on a l’intégralité des 30 premières minutes d’échanges entre les pilotes. Pendant 20 minutes, on ne remarque rien d’anormal. Ensuite, le pilote veut préparer l’atterrissage prévu à Dusseldorf et les réponses du copilote sont laconiques []. Puis le commandant de bord demande au copilote de prendre les commandes. On entend alors le bruit d’un siège qui recule et une porte qui se ferme. Besoin naturel ? Le copilote est alors seul au commande. C’est alors qu’il est seul qu’il manipule les boutons pour actionner la descente de l’avion. L’action sur ce sélectionneur d’altitude ne peut être que volontaire ».
Le copilote empêche le commandant de bord de revenir dans le cockpit
Brice Robin poursuit :
« On entend alors le pilote tenter de se manifester pour l’ouverture de la porte. Pas de réponse mais on entend de la respiration. On entend les contacts de la tour de contrôle de Marseille mais aucune réponse. Cet avion devenait prioritaire par rapport à tous les autres avions pour un atterrissage forcé, mais il n’y a eu aucune réponse »
« Il a actionné ce bouton pour une raison qu’aujourd’hui nous ignorons totalement, mais qui peut s’analyser comme une volonté de détruire cet avion », assure encore le procureur de la République de Marseille.
La piste du suicide ?
« Je ne dis pas le mot suicide parce que je n’en sais rien », confie le procureur.
« Je dis qu’au vu des événements portés à ma connaissance, je ne peux que dire qu’il a volontairement permis la perte d’altitude de l’avion. Il n’avait aucune raison de le faire, ni d’empêcher le commandant de bord de revenir dans la cabine de pilotage. Aucune raison de ne pas répondre aux appels, ni de refuser de taper un code pour rendre l’avion prioritaire »
Les cris des victimes seulement au dernier instant
« Juste avant l’impact final, on entend vraisemblablement ce qui peut être le bruit d’un premier impact sur un talus, où il a vraisemblablement glissé avant de percuter à plus de 700km/h la montagne », précise Brice Robin.
« Les victimes ne s’en sont sans doute rendu compte qu’au dernier moment puisque dans la bande, les cris n’interviennent que dans les derniers instants, juste avant l’impact »
Les noms des pilotes dévoilés
Selon le Bild, les deux pilotes étaient allemands. Père de deux enfants, le commandant de bord, Patrick Sonderheimer, était originaire de Düsseldorf. Le copilote Andreas Lubitz (28 ans) venait, lui, de Montabaur, Rhénanie-Palatinat. Il n’était pas « répertorié comme terroriste ».
Des proches arrivent sur place
Des proches des victimes du crash de l’A320 de Germanwings, sont arrivés jeudi matin dans le sud de la France par deux avions spéciaux venant d’Allemagne et d’Espagne, a indiqué le porte-parole du ministère français de l’Intérieur.
« Deux avions en provenance de Düsseldorf et Barcelone, avec à bord des proches de victimes, viennent d’atterrir" à l’aéroport de Marseille Marignane, à quelque 200 kilomètres du lieu de la catastrophe », a précisé ce porte-parole Pierre-Henry Brandet.
Les familles doivent rencontrer le procureur de Marseille, Brice Robin, chargé de l’enquête, avant de rallier, en bus, le site de la catastrophe, dans les Alpes françaises.
Conférence de presse de Lufthansa et Germanwings annoncée à 14H30
La compagnie aérienne Lufthansa et sa filiale low-cost Germanwings tiendront une conférence de presse jeudi à 14h30 à l’aéroport de Cologne-Bonn au sujet de l’enquête sur le crash de l’A320 dans les Alpes-de-Haute-Provence, a fait savoir Germanwings. Le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, et le CEO de Germanwings, Thomas Winkelmann, prendront la parole.