Entraîné dans une fuite en avant qui le force à surenchérir dans le délire gauchiste, le pseudo-socialiste Benoît Hamon a trouvé comment relancer sa campagne européenne, écrasée par les autres poids lourds de gauche (Mélenchon, Jadot, Brossat) : il déguste un kebab en direct dans la ville de Béziers. Rien à voir avec l’Europe mais c’est pas grave, c’est le message envoyé à la cible qui compte : jeunes, étudiants, quartiers, votez pour moi, je suis comme vous, je bouffe de la junk food (on n’a pas voulu écrire « merde ») !
Manger de la daube pour enfoncer Zemmour et la droite, c’est un peu léger. Mais Hamon n’est pas réputé pour avoir le cerveau de Patrick Buisson. Quant à la « diversité culinaire » vantée par le chef de file du PS moribond (Glucksmann lui a fauché la structure), on peut trouver mieux. Mais la démagogie n’a pas de limites en politique, surtout à l’approche d’élections vitales. On sait qu’en dessous de 5% des voix (certains députés ont déposé en 2018 des amendements pour abaisser la barre à 3%), le PS ne se fera pas rembourser ses frais de campagne, et qu’il n’aura plus aucun député européen.
Tout se joue donc dans ces 10 derniers jours. Le PS ayant perdu les travailleurs, il lui reste les inactifs, et les inactifs jeunes. Les autres ne votent plus PS depuis longtemps et encore moins « Hamon ». Le grand Parti socialiste est donc devenu un parti de branlos avec à sa tête un mauvais acteur qui essaye de draguer les jeunes à la sortie des macdos et des facs, voire des lycées. Si Mitterrand voyait ça...
Un kebab « nauséabond » contre les idéologies « nauséabondes » ?
« Face à ces idéologies qui divisent, qui sont nauséabondes, qui ne peuvent déboucher que sur de la violence et de la sottise, sottise toute incarnée dans le mandat de Robert Ménard, nous nous voulons unir, unir les Européens et les Français autour de projets politiques qui rassemblent et parfois autour de projets culinaires comme celui-là. »
Spéciale dédicace, en direct du meilleur kebab de #Béziers, à @RobertMenardFR, @MLP_officiel, @J_Bardella, Éric Zemmour. Vive la diversité culinaire. Vive la diversité culturelle. Vive la diversité. #VivelEuropeLibre #StarKebab pic.twitter.com/BoMECpPn9f
— Benoît Hamon (@benoithamon) 16 mai 2019
De manière un peu plus sérieuse, mais encore plus inquiétante, le progressiste Hamon veut instaurer une « nationalité européenne ». Avec lui, les choses sont claires : la France doit disparaître dans l’espace européen et la culture nationale dans la diversité mondialiste, c’est-à-dire le grand merdier du Marché mondial. On se demande comment il arrive à concilier ce qui lui reste de socialisme avec la destruction ultralibérale qu’il prône. Les fils ne se touchent jamais, chez lui ?
Déjà, le nom de son mouvement, Génération.s, sent le communautarisme générationnel inclusif à plein nez. Au Parisien, sans rire, Hamon propose une « nouvelle frontière », le vieux truc de JFK datant de 1960.
« Cette nationalité européenne permettrait de donner à chaque citoyen de l’Union, quel que soit son pays d’origine, les mêmes garanties en matière de droits humains, sexuels, de fin de vie ou environnementaux. Et pourquoi pas, demain, dans le domaine des droits économiques ou sociaux. Ce droit existe déjà en matière d’interdiction de la peine de mort. »
On sent que le sociétal a pris le pas sur le social ! Le seul moment de lucidité, et encore, dans l’interview donnée au quotidien c’est quand il évoque l’extrême droite :
« Votre prochain combat ?
L’union de la gauche et des écologistes. Dès le lendemain des élections européennes, il faut que tous, la FI, le PS, les Verts, le PC, Génération-s, nous nous mettions autour d’une table. La crise des Gilets jaunes, par son intensité et sa durée, a montré que face à la question sociale, à la question démocratique, la gauche n’a pas été à la hauteur des réponses nécessaires. C’est l’extrême droite qui tire les marrons du feu. »
Pour la petite histoire, Robert Ménard, le maire de Béziers qui avait lancé une guerre identitaire aux kebabs, qui était cité dans les dédicaces du kebab d’Hamon, a répondu à la provocation :
Pour @benoithamon, être rebelle c'est manger un kebab à #Béziers. Qu'il s'offre un saucisson pinard à Raqqa, et après on en reparle. #resistanceLowcost #loser
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 16 mai 2019
Pour Benoît Hamon, nous avons récupéré trois vidéos pédagogiques sur la fabrication des kebabs (la première est en anglais, mais on comprend tout). Si Benoît se viande lors de ces élections avec son concept flou de « nouvelle frontière », il pourra toujours trouver un job de vendeur de kebabs ou de cuistot : ce sandwich a le vent en poupe auprès des jeunes Européens qui ont du mal à gagner leur vie et donc à manger correctement. Ça tombe bien, Hamon propose aux jeunes non pas un emploi mais un revenu universel, qui permettra tout juste de manger chaque jour un kebab à 5 euros.