Harvey Weinstein, Roman Polanski, DSK, Woody Allen... Il ne viendrait à l’idée d’aucune féministe de condamner ces prédateurs sexuels en fonction de leur appartenance à une certaine communauté. Mieux vaut criminaliser l’homme blanc du quotidien, celui qui tente de survivre plus ou moins dignement entre spoliation d’en haut et délinquance d’en bas, le tout mâtiné de harcèlement publicitaire. Pour le plus grand malheur des femmes. Et si l’antiracisme et le féminisme étaient les garants de l’impunité des « hommes de pouvoir » ?
L’initiative – raconter un cas de harcèlement sexuel au travail – est devenue un des sujets les plus populaires de Twitter ce week-end. De nombreux internautes ainsi que des personnalités dénoncent par ce biais des expériences vécues.
« Et si nous aussi on donnait les noms des prédateurs sexuels qui nous ont manqué de respect verbalement et/ou tenté des tripotages ? » Vendredi, Sandra Muller, journaliste de La Lettre de l’audiovisuel et très active sur les réseaux sociaux, publie deux tweets appelant les femmes à dénoncer leurs agresseurs sexuels. En pleine affaire Harvey Weinstein, son initiative assortie d’un hashtag percutant – #BalanceTonPorc – devient virale. Samedi soir, le sujet est déjà l’un des plus commentés sur Twitter.
[...]
Au travail mais aussi dans les transports, dans la rue...
Des personnalités connues du grand public ont également témoigné. Ainsi de la militante Caroline de Haas dénonçant un prof de fac qui envoyait des photos de son sexe à des étudiantes, de la députée Aurore Bergé décrivant un patron d’agence de communication la « collant » dans l’avion et l’appelant la nuit, de la journaliste Élisabeth Philippe s’insurgeant contre un confrère lui disant « avoir envie de la violer »...
D’autres femmes racontent aussi les agressions du quotidien, les attouchements dans les transports, les injures dans la rue. La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, avait annoncé en septembre la mise en place d’un groupe de travail chargé de plancher sur la pénalisation du harcèlement sexuel dans la rue.