Samedi, la rédactrice en chef de la chaîne, soutenue par des anciens de La France Insoumise, a annoncé son limogeage. Elle déplore la manière dont s’est terminée cette collaboration.
Seulement un mois et demi après le lancement de la chaîne web Le Média, créée par des anciens proches de La France Insoumise, la présentatrice et rédactrice en chef Aude Rossigneux a été licenciée vendredi. La journaliste l’a annoncé le lendemain dans une longue lettre adressée à la rédaction et transmise au site spécialisé Electronlibre.info. Elle y dénonce un limogeage « avec brutalité » et se dit « assommée ».
« Qu’est ce qui me vaut ce traitement d’une violence et d’une brutalité qui me laisse dans un état de sidération, s’interroge-t-elle dans ce message. Une brutalité qui n’est pas exactement conforme à l’idée que chacun se fait d’un "management" de gauche. Une brutalité qui serait peut-être un sujet pour Le Média si elle était le fait d’un Bolloré… », ajoute-t-elle sans préciser la raison qui lui a été invoquée pour justifier ce licenciement.
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Gérard Miller monte au créneau
Dans sa lettre, Mme Rossigneux dresse un portrait au vitriol de la nouvelle webtélé. Sa rupture de contrat aurait été « brutale », et « violente ». Des salariés seraient « au bord du burn-out ». Et, selon elle, la gestion humaine serait proche d’une entreprise du groupe de Vincent Bolloré, personnage honni à gauche.
Silencieux jusqu’à présent, Gérard Miller − qui fait partie du comité de pilotage avec notamment Sophia Chikirou, sa directrice générale et par ailleurs stratège en chef de la communication de Jean-Luc Mélenchon − confie auprès du Monde qu’il n’a « jamais été question d’un licenciement » de Mme Rossigneux. « C’est la fin de sa période d’essai. Cela peut se faire à la demande de l’employeur ou du salarié », précise le psychanalyste. M. Miller conteste le contenu de la missive de la journaliste, aussi bien sur le fond que sur la forme. Pour lui, il n’y eut aucune « brutalité », contrairement à ce qu’affirme Aude Rossigneux.
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Pour le comité de pilotage du pure-player, les raisons de l’éviction de Mme Rossigneux trouvent son origine sur un malentendu. Pour M. Miller, il n’a jamais été question pour Le Média d’avoir « une présentatrice unique du JT » ou une « rédactrice en chef ». « On lui avait dit qu’on ne voulait pas d’une hiérarchie comme dans les autres médias, assure l’ancien militant de la Gauche prolétarienne. Elle était journaliste, comme les autres. On voulait aussi, dès le début, une présentation tournante du JT. On lui a dit, au bout d’un mois, qu’il fallait réorganiser la formule. Elle ne voulait pas faire autre chose. »