La première radio de France ne fait pas dans la dentelle informationnelle. Si on écoute ce qui est écrit, Bachar c’est Adolf, les pro-Syrie ou les anti-daech sont tous des imbéciles désinformés et il n’y a qu’une Vérité, celle du Système et le Washingon Post est son prophète.
Et puis on regarde qui a écrit l’article, et on se dit, ah OK, Cécile de Sèze, 27 ans, formée à l’IPJ (Institut pratique du journalisme, l’équivalent de Sciences Po), on comprend tout là.
Cécile, si tu lis ces lignes, ne te vexe pas, tu as le droit d’exister et de travailler. Mais quand tu relieras tes papiers, dans une dizaine d’années, et peut-être avant (on te le souhaiite), tu ressentiras une espèce d’émotion qu’on peut assimiler à de la honte.
Et puis, faire appel à Sylvain Crépon, le « spécialiste de l’extrême droite » (il y en a un paquet sur le créneau, tous aussi nuls les uns que les autres puisqu’ils jugent au lieu d’informer), pour analyser la problématique, c’est comme demander à Frédéric Haziza de choisir sa sentence pour punir le site E&R. Tu saisis ?
Sinon ton intro nous a fait beaucoup rire, dans le genre Godwin, surtout avec les trois petits points à la fin, qui laissent deviner ton unanime condamnation...
Les images effrayantes de la manifestation à Charlottesville tournent toujours sur les réseaux sociaux. Des hommes blancs qui scandent des slogans racistes, antisémites, xénophobes, avec des drapeaux portant la croix gammée et faisant des saluts hitlériens...
Parmi eux, certains portaient des tee-shirts à la gloire de Bachar al-Assad et l’inscription « Undefeated » (en français, « invaincu »). L’homme qui a tué une contre-manifestante le jour de la manifestation en fonçant dans la foule avec sa voiture exhibe par exemple fièrement ce genre de clichés sur sa page Facebook.
C’est alors que plusieurs médias ont cherché à comprendre le lien entre le président syrien et l’extrême droite américaine, comme le Washington Post, mais aussi avec l’extrême droite occidentale dans son ensemble, à L’Orient le jour.
Fascist solidarity in #Charlottesville. Racist wearing "Bashar's Barrel Delivery Co" t-shirt and his buddies showing love for Assad : pic.twitter.com/KdgOpJSYHe
— Omar Ghabra (@omarghabra) 12 août 2017
Ainsi, comme le rapporte la journaliste Caroline Hayek dans le média libanais, « les photos de Bachar al-Assad dans leur smartphone remplacent parfois les posters de Hitler et de Mussolini jadis affichés sur les murs de leur chambre ». Quand le Washington Post fait état d’images du dirigeant syrien qui se baladent entre leurs symboles préférés : Pepe the Frog, la croix gammée et des portrait d’Adolf Hitler, selon BuzzFeed.
[...]
L’extrême droite française est aussi concernée. Comme le rappelle le site d’information libanais, lors de la campagne présidentielle, Marine Le Pen avait déclaré « dès le début du conflit syrien que contribuer à la chute de Bachar el-Assad, c’est permettre à l’EI de gouverner la Syrie ».
Une position qui se veut clairement contre celle officielle de la France : ni Bachar al-Assad, ni l’État islamique, même si l’EI a pris la place d’« ennemi » numéro un après les attentats du 13 novembre 2015. Dans la même vague, on retrouve aussi les députés de droite Thierry Mariani ou encore le chrétien démocrate Frédéric Poisson.
L’extrême droite française et les dictateurs arabes
Mais le fait que le Front national soutienne des personnalités souvent jugées comme des dictateurs n’est pas nouveau. Déjà en 2012, France 24 expliquait avec un expert « pourquoi le Front national soutient les dictateurs arabes ».
Jean-Marie Le Pen, à l’époque, louait déjà les qualités de l’héritier syrien et refusait de condamner la répression sanglante dans laquelle le pays a plongé après les premières manifestations qui ont suivi les différents Printemps arabes. Précédemment, il avait également regretté le temps où Kadhafi était à la tête de la Libye ou avait encore soutenu Saddam Hussein.