Routes et ronds-points bloqués par des tracteurs et des remorques, pneus et bottes de paille enflammés, gravats et détritus sur la chaussée : le « mercredi noir » des agriculteurs du Grand Ouest a été au rendez-vous, avec près d’une quarantaine de points de blocage sur les grands axes routiers de ces régions.
Et le mouvement de colère des agriculteurs pour « crier leur détresse » et réclamer des mesures face à la crise de l’élevage pourrait se poursuivre jeudi, de nombreux manifestants sur les barrages exprimant l’intention de les maintenir toute la nuit.
Preuve de la détermination des agriculteurs, la table ronde prévue jeudi à la préfecture de la région Bretagne à Rennes se fera sans une partie de leurs représentants. Le syndicat majoritaire, la FRSEA, a dit mercredi qu’il ne comptait pas s’y rendre.
« Nous avons pris la décision de ne pas aller à la réunion en préfecture car, aujourd’hui, on veut une stratégie pour nos filières. La mobilisation très forte va continuer, il nous faut des réponses et une visibilité », a déclaré Thierry Coué, président de la FRSEA bretonne, lors d’une conférence de presse à Paris.
Particulièrement ciblé par les manifestants sur des banderoles où on pouvait lire par exemple « Le Foll, que fais-tu ? », le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll n’a pas calmé la colère avec son annonce mardi d’une rallonge budgétaire de 125 millions d’euros aux 700 déjà accordés cet été dans le cadre d’un plan de soutien à l’élevage bovin, porcin et laitier.
Face aux cours très bas qui assèchent leurs trésoreries et menacent dans certains cas leurs exploitations, les producteurs réclament des mesures plus structurelles, comme l’étiquetage de la provenance de la viande, notamment pour les produits transformés, et l’arrêt des distorsions de concurrence à l’échelle européenne, avec l’Allemagne et l’Espagne surtout.
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La semaine dernière, reinformation.tv s’est rendu en Bretagne pour recueillir les témoignages d’agriculteurs excédés par l’incapacité (volontaire) du gouvernement à résoudre la crise du monde paysan :