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L’art peut aussi être ludique et ce qui est ludique n’est pas forcément de l’ordre du canular. Même les saints peuvent avoir de l’humour.
Non l’art n’est pas ludique. Je ne vais pas au musée pour m’amuser ou pour sortir les gosses. Je n’y vais pas pour me détendre. J’y cherche de la tension et du recueillement. J’y vais pour rencontrer une ou des âmes, pour m’inspirer, pour méditer. Vous êtes le produit de l’époque, celle du relâchement et de l’ennui. Aucun problème, mais ne vous en faites pas une couronne. Je n’ai pas besoin qu’on attire mon œil, qu’on me distraie. Je me ballade, il y a un château. Je le regarde, peut-être distraitement d’abord. Je ne sais pas le regarder. Il faudra que je revienne un autre jour, pour une autre occasion, dans d’autres dispositions peut-être, pour le voir vraiment. Qui sait ? Mais ce chemin il m’est personnel. Je ne demande pas à un animateur de centre aéré de me forcer, de me parler ludique et d’interrompre, polluer, parasiter ce cheminement personnel, mystérieux, ininterrompu de la pensée. C’est de l’art de masse votre truc, de l’art d’Etat, ça n’a aucun charme, ni dans son effet, ni dans son intention.
La subjectivité de l’œuvre incriminée et de celui qui la produite valent bien la vôtre.
Vous n’expliquez rien parce qu’il n’y a rien à dire, et parce que Damien, plus sincère et plus humble, a déjà expliqué qu’il aimait très humblement l’effet visuel. Il n’y a rien à chercher de plus qu’une espèce de "détournement" potache, et vous le savez. Votre argument du type « les goûts et les couleurs » est le faux-fuyant classique quand la doctrine fait défaut..
Maintenant, il faut l’avouer : ce monument est mort, car l’histoire ne s’y invite plus. C’est devenu un objet plastique, un bastion de la festivocratie décontractée. D’une certaine manière cette oeuvre de pitre colle parfaitement dans le décor. ça fait mal mais c’est comme ça. Demain ils peuvent bien installer un trampoline sur la tour Est, ce sera la même chose.
Ce que je reproche, c’est de ne pas vouloir faire ce constat, et vouloir absolument assimiler le prestige d’une époque révolue (et ce que l’Art y incarnait, y célébrait) au clownesque et au ridicule de l’ère moderne. Soyez détendus, amusés, mais sans aucune prétention, et cessez de vous étonner que tout le monde ne vous y suive pas avec autant d’entrain.