Les réservistes mobilisés, 60 000 hommes (40 000 selon d’autres sources), soit autant que les Gazaouis assassinés, reprennent le chemin de Gaza pour finir le job, pour parler comme le rabbin Korsia. Il reste des civils à exterminer, des combattants du Hamas à éliminer, des foules à déporter.

Elles iront dans le Sinaï, en Jordanie ou au Soudan, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse du Grand Israël, ce rêve fou qui va clouer le cercueil de l’État hébreu. Mais ce n’est que le début de l’histoire, celle d’une victoire à la Pyrrhus...

Sur les 60 000 mobilisés, une centaine (350 selon d’autres sources) fait valoir son droit de retrait. Ils ne seront pas fusillés, comme les refuzniks de 1917 (revoir Les Sentiers de la gloire de Kubrick).

L’objectif, c’est toute la Palestine, donc Gaza et derrière la Cisjordanie, la troisième partie ayant composé avec le pouvoir israélien. En face, de l’autre côté de la Méditerranée, la deuxième flottille se prépare, et le grand départ fait penser aux brigades internationales qui venaient se battre avec les républicains espagnols en 1936.

Quelle que soit la composition de la société israélienne, qui comprend des gauchistes et des pacifistes, aujourd’hui, on peut dire que le monde entier déteste Israël. Il n’y a plus de bouclier de la Shoah, ce dôme de fer médiatique, malgré les efforts des médias mainstream, qui ramènent inlassablement le sujet, avec une grossièreté et une chutzpah sans pareilles, sur la table.

Du côté des officiels, on ironise sur la flottille. L’ambassadeur d’Israël en France, un certain Zarka, emporté par la morbidité de ses supérieurs, menace directement les combattants de la liberté. On se demande quel Dieu autorise ce goût du sang.

Désormais, la guerre arrive officiellement au sol. L’état-major n’est pas unanime, mais le politique l’emporte : le criminel Netanyahou a besoin d’une guerre longue, pour rester au pouvoir. Le site palestinien sadanews écrit :

Une cruche et un général complice pour informer les Français
et aider Tsahal à vaincre la Bête immonde (Hamas)

France 24, fidèle à son habitude, ne juge pas le crime de guerre israélien. Le site d’informations internationales en français, dans un esprit de collaboration, se contente de commenter techniquement le plan israélien... La cruche rouge lance, comme si on était tous israéliens :

« Alors on parle d’offensive aérienne, est-ce qu’on sait précisément comment pense s’organiser l’armée israélienne ? »

On va la refaire en mode avril 43 à Varsovie : comment pense s’organiser le général SS Stroop pour venir à bout des 3 000 insurgés du ghetto, et déporter les 30 000 civils survivants dans un camp ?

Quant à l’invité, le général Pellistrandi, dès sa première phrase, il a tout faux :

« Alors il faut bien comprendre que cette guerre elle a commencé à la suite des attaques terroristes du 7 octobre 2023, donc ça va bientôt faire presque deux ans que toute la région est en fait en guerre »