La surconsommation d’antibiotiques représente une dépense pour le système de santé français estimée entre 70 à 440 millions d’euros par an.
À l’occasion de la Journée mondiale d’information sur ces médicaments, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ont publié un communiqué commun. Leur constat est clair : 30 à 50 % des prescriptions sont inutiles, ce qui contribue à l’antibiorésistance. Pour lutter contre ce problème, la ministre de la Santé a d’ailleurs présenté jeudi une « feuille de route interministérielle », qui implique non seulement la santé humaine mais aussi animale.
En 2015, il s’est vendu 786 tonnes d’antibiotiques pour la santé humaine et 514 tonnes pour la santé animale dans notre pays (dont 96 % sont consommés par les bêtes destinées à la consommation humaine). Plus de 90 % des antibiotiques sont prescrits en médecine de ville. L’an dernier, on en a utilisé (ou plus précisément vendu) 29,9 doses pour 1 000 habitants et par jour, soit un peu plus qu’en 2013 (28,9 doses). La consommation progresse donc sur dix ans, mais le niveau actuel est inférieur à celui du début des années 2000. Avec d’importantes disparités selon les régions : 32 doses pour 1 000 habitants et par jour en Île-de-France, contre moins de 20 en outre-mer.