« Nous devons faire un nettoyage de masse en Italie, rue par rue, place par place, en utilisant la manière forte » (Matteo Salvini, numéro un de La Ligue)
Il est facile de comprendre que la présentatrice du 20 Heures de France 2 (en date du 21 mai 2018), mariée au patron de Publicis, le groupe publicitaire qui donne ses ordres à la presse française mainstream, s’oppose de toutes ses forces à l’union « contre nature », selon ses propres mots, qui a lieu actuellement en Italie entre le M5S et La Ligue.
Anne-So explique au téléspectateur que la remigration de 500 000 clandestins chez eux sera difficile, voire impossible à réaliser. On sent bien qu’elle défend les migrants et aussi la démocratie. Au lieu de diffuser les images en direct du mariage entre l’ambitieuse Meghan à la mâchoire de crocodile et le prince Harry qui va se faire bouffer tout cru par l’infiltrée – on prend tous les paris –, le service public audiovisuel aurait été plus avisé de diffuser les images de l’étonnant mariage qui a eu lieu outre-Apennin.
C’est le mariage, non pas de la carpe et du lapin, mais bien de la gauche du travail – le Mouvement 5 étoiles, majoritaire dans un Sud moins riche – et de la droite des valeurs – la Ligue, très puissante dans un Nord plus riche –, ce qui aurait dû, chez nous, lors de la dernière présidentielle, faire un front commun contre le danger libéral incarné par Macron. Un front des populismes de droite et de gauche contre la Banque et son candidat.
Malheureusement, la gauche française a oublié d’où elle venait et qui est son véritable ennemi : l’ennemi de la gauche n’est pas le peuple patriote mais bien la dominance libérale. Mélenchon le sait, il est suivi par les agents de la dominance comme le lait sur le feu pour ça, mais il n’a pas osé franchir le Rubicon. Voilà pourquoi, aujourd’hui, malgré la publicité quotidienne (négative mais c’est de bonne guerre car cela le place en numéro un de l’opposition) que le Système lui offre, il a le cul entre deux chaises et il est inaudible.
On le rappelle : comment être crédible quand on a pour adversaire la Banque et qu’on a appelé à voter pour elle au second tour du 7 mai 2017 ? Ce lâche alignement a laissé le peuple de gauche tout seul, qui se fait étriller aujourd’hui par les « réformes » du couple Macron-Philippe, les agents visibles de la Banque, celle qui ponctionne et qui sanctionne. Ces réformes sont la destruction des services publics et des emplois garantis. Nous entrons, par la faute de Mélenchon, qui n’a pas eu le courage historique des Italiens, dans une période de grands troubles sociaux.
La France insoumise a beau faire croire qu’elle joue les chefs d’orchestre de cette agitation (cheminots, étudiants), le couvercle mélenchoniste ne suffira pas à calmer la colère qui monte. Car il s’agit d’une colère beaucoup plus profonde, qui vient des entrailles du peuple de France, et qui date d’avant la Révolution, celle qui a justement été concoctée par la Banque, en sous-main, pour la Banque.
La vraie révolution, elle, est encore à venir.
« Plus de 500 000 personnes, c’est comme une déportation », nous explique le représentant d’une association de gauche (« Baobab » !) pro-migrants. On sent bien que le Système, de l’agent de terrain Andrea Costa à l’agent médiatique Anne-Sophie Lapix, fera tout pour que la mayonnaise ne rentre pas dans le tube. Il faut dire qu’Andrea et Anne-So sont assis dessus...
Bonus
Le coup de patte de la Lutte ouvrière Nathalie Arthaud à Jean-Luc Mélenchon dans Libé du 21 mai 2018