La stratégie nationale d’alphabétisation tracée par le gouvernement en 2007 n’a pas atteint son objectif final, puisque l’illettrisme n’a pas été éradiqué en 2016 en Algérie. À présent, il faut faire le bilan de ces neuf ans et prévoir de nouvelles mesures. Ce constat a été révélé, jeudi à Oran, par le consultant-expert en éducation auprès de l’Unesco, Lakhdar Baghdad, qui intervenait lors d’une table ronde organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), en partenariat avec Unesco Algérie, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre l’analphabétisme.
D’après les chercheurs, l’analphabétisme touche encore la population, notamment les femmes, mais il n’existe pas de données actuelles pour cerner le phénomène, ce qui rend les réponses formulées par les différents acteurs, dont le gouvernement, inadaptées. « Il faut lancer une enquête nationale pour établir un état des lieux de l’analphabétisme en Algérie », ont plaidé unanimement les chercheurs. M. Baghdad a souligné que les statistiques les plus récentes datent de neuf ans et qu’elles ne permettent pas d’analyser la situation pour réagir et tracer une nouvelle stratégie, ou du moins évaluer avec précision celle lancée en 2007.
Il déclare :
« Les statistiques les plus récentes datent de 2008. Il s’agit de celles qui ont été faites dans le cadre du recensement de l’Office national des statistiques (ONS), qui nous avait révélé que le taux d’analphabétisme avoisinait les 22%. D’autres statistiques moins officielles disent que ce taux aurait baissé. Il s’agit des données de l’association Iqraa, qui estime que l’analphabétisme a baissé à 14% en 2015. »
Les données statistiques de l’ONS ou celles d’Iqraa ne sont pas suffisantes et ne peuvent pas être analysées, même si elles fournissent d’importants éléments de comparaison.
C’est une nouvelle enquête nationale et sur tout le territoire qui doit être lancée car, selon les chercheurs, les normes sont en train de changer et il y a aussi une grande différence entre les taux d’illettrisme d’une région à une autre. « L’analphabétisme est différemment répandu en Algérie. Vous avez des wilayas très touchées comme Djelfa qui comptait en 1998 plus de 47% d’analphabètes, et d’autres beaucoup moins comme Alger avec un taux de 1% seulement », explique Lakhdar Baghdad, qui ajoutera que cet état de fait nécessite d’étudier le phénomène d’une manière plus adaptée afin d’apporter des réponses appropriées.
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Un tiers des Marocains toujours analphabètes
L’année 2016 marque le 50e anniversaire de la Journée internationale de l’alphabétisation, proclamée en 1965, organisée annuellement le 8 septembre. Au Maroc, près de 6,8 millions de personnes analphabètes ont pu bénéficier de programmes d’alphabétisation durant les dix dernières années, indique l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme (ANLCI) dans un communiqué.
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À l’heure actuelle, 32 % de la population marocaine souffre encore de l’analphabétisme, soit l’incapacité ou la difficulté à lire, écrire et compter, selon le recensement général de la population et de l’habitat en 2014. Une lourde carence qui nécessite non seulement l’intensification des efforts et l’accélération des rythmes, mais aussi l’appropriation par tous les acteurs de cette problématique, note encore l’Agence.
La répartition de la population âgée de 25 ans et plus selon le niveau d’éducation montre qu’à l’échelle nationale, 45 % des Marocains ne disposaient d’aucun niveau d’instruction en 2014, d’après les données du Haut-Commissariat au plan. Dans le détail, 21,2 % disposaient d’un niveau d’enseignement primaire, contre 12,3 % du niveau collège, 10,2 % du niveau lycée et 8 % du supérieur.
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