A l’occasion du 14 juillet, Christophe, coordinateur PACA d’Egalité & Réconciliation, a réalisé une allocution sur ce que représente réellement le nationalisme français. Il s’en est ensuite expliqué lors d’un entretien.
Allocution du 14 juillet :
Nous sommes aujourd’hui le 14 juillet, fête nationale mais surtout fête de la nation. C’est donc le moment idéal pour parler du nationalisme.
La France est le seul endroit dans le monde que je connaisse où il serait honteux d’affirmer que l’on aime son pays. Le patriotisme y est synonyme de chauvinisme et lorsque l’on parle de nationalisme on est tout de suite taxé de nazi.
Faudrait-il en déduire qu’il est honteux d’être français, que notre culture est inférieure à celle des autres, que nos valeurs sont inhumaines ?
Faudrait-il en déduire que le modèle français ne mérite pas qu’on le défende ?
Faudrait-il en déduire que seule l’extrême droite a le droit, en France, d’être nationaliste ?
À ces trois questions je réponds non et j’ose même affirmer que la plupart de nos concitoyens qui se refusent d’aimer leur nation ne connaissent plus ni notre culture ni même la spécificité de nos valeurs. Je suis même convaincu que la plupart d’entre eux souffrent de la perte de notre modèle politique et économique mais ils n’ont pas conscience que c’est la cause de leurs maux.
Les nationalistes seraient des nazis ? Pourtant à part le nom il n’y avait rien de national chez les nazis. Ils étaient plutôt ethnocentristes car un suédois, un français ou un bosniaque pouvait faire parti de la SS élite du régime par excellence alors qu’un juif de nationalité allemande n’avait droit qu’aux camps de concentration.
En France la nation n’a rien de racialiste, la couleur de peau et la religion n’entre pas en ligne de compte à partir du moment où on aime la France et que l’on défende ses intérêts. Par exemple au temps où les États Unis étaient encore un régime d’apartheid un homme de couleur était en France le deuxième personnage de l’état. En effet Gaston Monnerville en tant que Président du Sénat était susceptible de remplacer le général de Gaulle s’il venait à être empêché de gouverner.
Pour le reste je suis convaincu qu’être nationaliste français aujourd’hui c’est être radicalement progressiste pour ne pas dire révolutionnaire.
La culture française a rayonné dans le monde entier symbolisant pour tous l’élégance, le savoir vivre, l’intelligence, la philosophie et la justice. On se rend compte de cela en voyageant à l’étranger. Malgré les quarante dernières années de trahison et de corruption de ses élites, culturelle, économique et politique, la France garde encore beaucoup de son prestige. Je l’ai vécu personnellement dans l’empire du milieu où les jeunes chinois avec qui je conversais avaient infiniment plus de respect pour notre pays que la jeunesse française actuelle. On ne peut pourtant pas reprocher aux chinois de ne pas être nationalistes.
Je veux cependant être bien compris. Il n’est pas question ici d’affirmer que la France, les français ou notre culture est supérieure à celle des autres nations. Ce que je veux dire c’est qu’elle est au moins aussi valable que toutes les autres et surtout qu’il n’y a aucune raison de la sacrifier à la culture anglo-saxonne. Ce que je veux dire c’est que si elle n’est pas meilleure que d’autres dans l’absolu elle est en tout cas la mieux adaptée pour le peuple dont elle est issue.
Le peuple de France s’est en effet constitué au fil des siècles pour ne pas dire des millénaires. Les celtes, les germains, les latins, les grecs en ont constitué le socle. Plus récemment des hommes de nos anciennes colonies opprimés par leurs dirigeants à la solde des multinationales s’y sont installés, aspirant à une vie plus digne. D’autres y ont été accueillis sans autres liens historiques que ceux qui ont fait de notre pays la terre d’asile des opprimés du monde entier. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où des intellectuels français, critiques à l’égard des néo-conservateurs atlantistes, sont contraints de s’exiler hors d’Europe. Je pense ici à Thierry Meyssan.
Le peuple de France a su s’enrichir de ces apports successifs et développer une culture homogène en amélioration constante. Nos valeurs ont été puisées dans les traditions païennes, celte, grecque et latine, qui ont su s’intégrer dans le christianisme, religion dont l’origine est sémite. C’est pourquoi il n’y pas d’incompatibilité avec les autres religions du livre.
Nos valeurs sont héritées de la tradition chevaleresque, mais aussi de la révolution française.
Nous sommes les inventeurs des droits naturels synthétisés non seulement dans la liberté mais également dans l’égalité et la fraternité.
Nous avons un modèle économique qui représente une troisième voie entre le tout privé et le tout État. Ce modèle s’appelle le colbertisme et il fut appliqué depuis le XVIIème siècle.
Ce qui nous distingue des penseurs libéraux anglo-saxons c’est que pour nous dans l’idée de nation il n’y pas seulement l’idée de liberté mais on considère que la liberté n’existe pas sans une certaine égalité économique et juridique. Elle ne peut exister non plus sans un sentiment de fraternité qui s’incarne par la solidarité nationale autrement dit par le social.
La dernière expression du nationalisme français fut la politique menée par le Général de Gaulle, qui fut sans doute la période la plus faste de l’après seconde guerre mondiale. Depuis qu’il a quitté le pouvoir, la France, laissée entre les mains de traîtres atlantistes, n’a cessé de s’enfoncer et de perdre petit à petit les avancées sociales que son peuple avait acquises.
Depuis 2007 nous sommes rentrés dans un processus d’asservissement encore plus violent au modèle atlantiste, à la finance et aux oligarques de la gouvernance mondiale.
C’est pourquoi plus que jamais nous devons retrouver le nationalisme et si possible l’adapter et l’améliorer. Il nous faut certes revenir au programme du conseil national de la résistance mais cela ne sera possible qu’en redorant le blason du nationalisme.
Il est bon pour cela de se replonger dans les textes des penseurs politiques français.
Chez Sieyès il nous faut prendre sa conception de la nation. Pour lui la nation c’est le Tiers État, c’est à dire ceux qui travaillent, ceux qui créent de la richesse par opposition aux parasites, qui vivent au crochet des travailleurs. A son époque l’abbé Sieyès pensait aux nobles et au clergé mais aujourd’hui nous devons transposer : les parasites ce sont ceux qui s’enrichissent par la finance en pillant les richesses créées par la nation.
Comme lui nous devons considérer la Nation comme naissant du corps social. Une nation qui s’alimente du vouloir vivre en commun des individus qui la composent. La volonté de la nation se matérialise par une législature, par une assemblée qui doit être exactement le reflet de la société française. Tous les corps de métier représentés en proportion, et chaque représentant représente non pas des intérêts particuliers mais l’intérêt de la nation toute entière. Pas de communautarisme, ni religieux, ni régional, ni de classe.
Les classes avaient été pressenties bien avant Marx par Henri Claude de St Simon. Nous devons également nous inspirer de ce penseur politique qui est le père de la sociologie. Comme lui nous devons tenir compte de l’interaction des trois sphères : culturelle, politique et de production. Car toute évolution dans les modes de production génère à terme des modifications à la fois culturelles et politiques.
Ce qui doit nous intéresser plus particulièrement dans la vision des classes de Saint Simon, c’est qu’elle est en accord avec l’alliance que nous appelons de nos vœux entre la gauche du travail et la droite des valeurs pour constituer le parti national.
En effet Marx considérait que le prolétariat avait une mission prophétique de transformation sociale. Il semble que l’histoire lui ai donné tort car sur l’ensemble, les cadres des différentes révolutions étaient pour la plupart d’origine bourgeoise et souvent des déclassés.
Pour St Simon il y a opposition entre le parti national et le parti antinational. Le parti national est composé de tous ceux qui produisent réellement de la richesse : les ouvriers certes mais également les cultivateurs, les fabricants. De nos jours nous dirions les ouvriers, les employés, les artisans, les commerçants et patrons des PME/PMI. Ce sont tous ces gens qui sont obligés de travailler pour vivre.
Le parti antinational c’est le parti des oisifs, des rentiers. C’est l’hyper classe, la bourgeoisie, celle qui n’a pas besoin de travailler pour vivre. Celle qui profite des marchandises fabriquées par d’autres sans rien produire. Ceux qui sont les propriétaires des gros moyens de production, souvent sous la forme d’actions.
Car lorsque Proudhon dit que la propriété c’est le vol il ne fait pas référence aux biens dont nous avons besoin pour vivre, ni même à l’atelier de l’artisan. Il fait déjà référence à la captation de la plus value par cette classe de parasites.
Nous devons aussi revisiter Proudhon qui propose d’utiliser la science sociale pour accorder la raison avec les pratiques sociales. Nous pouvons aussi nous inspirer de lui pour lutter contre la centralisation excessive, qui tend souvent à confisquer le pourvoir au peuple, en mettant en place une vraie démocratie locale et fédérative. Il y a là sans doute des pistes pour réconcilier les Régions avec l’État.
Avec ces trois penseurs et avec d’autres encore, nous devons restaurer l’image du nationalisme. Nous devons rassembler ce qui a été dispersé et faire une doctrine trans-courant qui prend ce qui est efficace et bon pour le peuple de France. Une doctrine claire et rassurante pour les gens honnêtes et grâce à elle rassembler tous ceux qui ne veulent pas être asservis dans une gouvernance mondiale, tous ceux qui ne veulent pas être les esclaves et les victimes des magnats de la finance.
Merci.
Entretien avec Christophe sur le nationalisme :