Alexandra de Taddeo est-elle une femme-enfant parisienne comme les autres (c’est-à-dire ce subtil mélange d’arrivisme, de fausse pudeur, de réécriture à son avantage, de représentation permanente et d’inconscience des responsabilités) ou une activiste politique (voire un agent des réseaux de pouvoir) en mission, pensant pouvoir manipuler son monde ? C’est l’une des énigmes lancinantes du GriveauxGate que l’unique apparition télévisuelle de celle qui était surnommée « La Princesse de Clèves » (par goût du mariage avantageux ?) par ses camarades de lycée ne résoudra pas immédiatement. Quoique...
Quelle tristesse.
Je suis pour la libération de la parole des femmes. Je suis pour qu'on puisse parler plus librement de sexualité, même des "informelles" (les plans cul sans sentiments, l'asexualité, toutes les formes atypiques), mais sa froideur fait froid dans le dos. https://t.co/RKxtmWgBw3— Lyra (@Lyra65526947) March 2, 2020
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« Juste une femme-enfant qui profite d’un homme politique »,
les arguments sont :
« C’est lui qui a engagé la conversation (après que je l’ai ajouté sur Instagram). »
Crédible.
« Notre première (et seule ?) rencontre physique (sexuelle) a eu lieu un samedi après-midi chez moi. »
Crédible, mais uniquement à partir du moment où elle pense pouvoir tirer un bénéfice de cet "échange".
« Mes photos et vidéos étaient plus érotiques que (les siennes qui étaient) pornographiques. »
Crédible.
« Nous n’avons pas entretenu une liaison, mais plutôt une relation virtuelle contemporaine. »
Crédible dans le sens où elle a pu garder Benjamin Griveaux sous le coude durant plusieurs mois dans une vision « utilitariste » (peut-être des promesses de devenir la nouvelle madame Griveaux ?)
« J’ai oublié beaucoup de choses. »
Très crédible.
« Je ne pensais pas aux conséquences. »
Crédible, mais faux dans la mesure où les conséquences sont sa médiatisation nationale.
« Il a joué, il a perdu, il est politiquement mort, c’est lui qui l’a choisi. »
Très crédible.
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« J’ai intentionnellement piégé Benjamin Griveaux »,
les arguments sont :
« Le début de nos échanges ? Hmm, attendez je me pince la lèvre le temps de chercher la réponse... »
Louche étant donné qu’elle sort de garde à vue où elle a dû répondre précisément à ces questions.
« Notre rencontre ressemble à un banal rendez-vous Tinder. »
Hypocrite : on ne badine pas tous les jours avec un bras droit du président de la République.
« C’est moi qui ai proposé de mettre un minuteur sur les messages. »
Louche : tu fais ça avec tes autres rendez-vous Tinder, Alexandra ?
« J’ai fait des captures des vidéos alors qu’il pensait qu’elles s’effaçaient automatiquement, au cas où. »
Ça sent l’embrouille.
« Je passe de Benjamin Griveaux à Piotr Pavlenski. »
Légèrement incohérent.
« J’ai 29 ans, je suis une bourgeoise du XVIe arrondissement de Paris et je suis folle amoureuse de Piotr Pavlenski (d’ailleurs regardez, je pleurs). »
Pas crédible ou alors nous sommes face à une crise d’adolescence tardive...
« Je n’étais au courant de rien. »
Pas crédible.
« J’ai compris la démarche, j’ai des principes et des convictions. »
Très louche et pas crédible pour un sou.
Alors sommes-nous, avec Alexandra de Taddeo, face au profil :
d’une femme qui « s’amuse » avec un homme politique ?
d’une arriviste qui espère tirer des avantages du potentiel futur maire de Paris ?
d’une calculatrice ayant eu l’idée de faire chanter un politicien ?
d’une activiste ayant prémédité (depuis 2017, date de sa première rencontre avec Piotr Pavlenski) de piéger le naïf Benjamin Griveaux ?
Les internautes visionnants sa prestation sur M6 opteront peut-être pour un mélange de ces hypothèses : Alexandra de Taddeo est probablement une femme-enfant sur le tard qui voit dans le complot du bourgeois Juan Branco contre la république macronienne un moyen ludique (et lubrique) de devenir une vedette médiatique et de se rebeller contre le Système qui l’a façonnée, sans se préoccuper des puissances qui la dépassent et se servent d’elle comme d’un proxy de plus...
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