Mon propos va frotter avec les commentaires offusqués, mais il reste après tout un avis comme un autre.
Je n’utilise ni ne soutiens Air bnb, pourtant je trouve la sous-location pratique, confortable, et relationnelle – et ce, des deux côtés de l’échange, tant pour le locataire qui sous-loue le temps de ses vacances afin de ne pas perdre son loyer, que pour le sous-locataire, qui occupe temporairement un lieu d’habitation véritable et donc vivant, très différent d’une chambre d’hôtel ou même d’un appart-hôtel, réduisant aussi du même coup le budget logement de son séjour.
@ paramesh, qui qualifie de "préjudice financier" ce que la justice a jugé être un "préjudice moral". Je suis désolé, mais je ne vois pas où est le préjudice financier, si le locataire continue de payer son loyer de façon régulière et en totalité : car le propriétaire ne perd pas d’argent du fait de la sous-location de son bien (par contre, le préjudice semble effectivement moral si le locataire n’informe pas son propriétaire, car il fait alors un usage de son bien non-déclaré et parfois même interdit par le contrat de location).
@ dixi. En outre, quand on connaît le prix effarants des loyers à Paris, on peut comprendre que certains locataires cherchent ainsi à réduire le coût souvent exorbitants de leur logement. Même remarque pour les étudiants qui, tout en travaillant parfois le week-end et de nuit, n’ont pas encore assez d’argent pour vivre convenablement, y compris en province. La sous-location est alors un pis-aller. Croyez bien qu’il n’est pas forcément plaisant de quitter son logement de temps à autre et de se disperser chez des amis où l’on dormira serrés pour pouvoir joindre les deux bouts. Le plus étant certes que cela offre alors l’occasion conviviale de partager une bonne bouteille.
@ Puchladki. Il est juste que la paupérisation y soit pour quelque chose, mais moins certain que celle-ci soit conjointe à de la "décomplexion vis à vis de l’argent facile. Le reflet d’une époque bien laide en somme". Car s’il y a sans doute des personnes qui abusent (comme avec le covoiturage, dont certains s’en sont fait un moyen de revenu), on peut s’interroger sur les causes de la laideur de notre époque. Pas sûr alors que les prolétaires en soient les premiers responsables. Ceux qui font ainsi du profit ne sont pas réguliers. Mais de là à criminaliser tous les sous-loueurs, il y a un pas, discutable à accomplir.
Au passage, un grand soutien à E&R pour son travail de diffusion.
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