Un cadeau de bienvenue empoisonné pour Anne-Marie Couderc. À peine propulsée à la tête d’Air France-KLM, l’ancien ministre de l’Emploi d’Alain Juppé se retrouve mise en cause par un rapport de l’Assemblée nationale, remis le 11 avril dernier par les députés Laurent Garcia (LREM) et George Pau-Langevin (PS), comme le rapporte ce jeudi 17 mai Challenges. Un document explosif, consacré à la modernisation du secteur de la presse.
Les deux rapporteurs révèlent ainsi dans ce document la gestion calamiteuse d’Anne-Marie Couderc à la tête du distributeur de presse Presstalis, qu’elle a dirigé de 2010 à 2017. Si le nom de l’ex-ministre n’est jamais cité, Laurent Garcia et George Pau-Langevin dénoncent « une gestion discutable de l’ancienne direction, de son conseil d’administration et des commissaires aux comptes » de Presstalis.
Un « échec très coûteux »
Car la société a vu sa situation financière se dégrader et ce, malgré 200 millions d’euros d’aides publiques versées en dix ans, et la suppression d’un millier d’emplois, selon Challenges.
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Autre critique notable, des notes de frais astronomiques. Des faits qui ne sont pas sans rappeler l’affaire des notes de taxis de l’ancienne PDG de l’INA Agnès Saal.
200 véhicules de fonction
Le montant des notes de frais des équipes dirigeantes de Presstalis atteignait ainsi deux millions d’euros par an, et le siège du groupe comptait près de 200 véhicules de fonction, a indiqué aux rapporteurs, la nouvelle PDG de la société, Michèle Benbunan.
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La caste ou le conflit d’intérêts généralisé
Dans la France d’Emmanuel Macron, la caste prospère et les conflits d’intérêts pullulent. La semaine dernière, Mediapart en révélait un au sommet de l’État. Alexis Kohler, haut fonctionnaire souvent présenté comme la doublure d’Emmanuel Macron, a été directeur de cabinet de deux ministres de l’Économie. Après quoi, il a exercé comme directeur financier du croisiériste MSC, un des principaux client de STX, contrôlé par son cousin Gianluigi Aponte. Comment être certain que parvenu à ces hautes fonctions qui lui commandaient de défendre l’intérêt de l’État, M. Kohler n’a pas servi les intérêts de sa famille ? Qu’il l’affirme « les yeux dans les yeux » ne suffira pas pour qu’on le croie.
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Aussi, les cas litigieux s’accumulent, les commissions de contrôle et de déontologie sont sans force et les sanctions ne viennent pas. Rien d’étonnant : nous vivons sous le régime du confit d’intérêt généralisé.
La caste a littéralement fait sécession
Le cas d’Emmanuel Macron est emblématique : haut fonctionnaire des finances devenu banquier, il passe à l’Élysée où il suit les affaires de ses anciens confrères et laisse notamment démanteler Alstom, devient ministre de l’Économie démissionne et revient à l’Élysée ; la ministre de la santé ne peut pas assurer directement la tutelle de l’INSERM que dirige son mari ; le directeur de l’Agence des Participations de l’État ne peut rien connaître des entreprises de défense, il est marié à la ministre de la défense qui était auparavant DRH de la SNCF et caetera et caetera....
Les élites politiques, économiques, médiatiques, administratives vivent désormais dans un entre-soi devenu insupportable au peuple. La caste a littéralement fait sécession. Quelques milliers de personnes évoluent dans une bulle assise au sommet d’une société qu’elles gouvernent, « informent », distraient et exploitent, bien souvent à la faveur d’une naissance avantageuse... Leur solidarité est quasiment inébranlable ; elle leur assure une impunité presque totale lorsqu’elles marchandent l’intérêt général aux intérêts particuliers.