L’Égypte a interpellé jeudi le Français Christophe Naudin, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la République dominicaine pour avoir organisé l’évasion de deux pilotes français condamnés à des peines de prison dans une affaire de trafic de drogue, ont indiqué des responsables de la sécurité au Caire.
M. Naudin, criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, sera déféré samedi devant un magistrat du parquet égyptien, qui étudiera son éventuelle extradition, ont précisé les responsables. Le Français avait aidé à organiser l’exfiltration, fin octobre, des pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés tous deux à 20 ans de prison par la justice dominicaine pour trafic de drogue dans l’affaire dite « Air Cocaïne ».
Fin novembre, la République dominicaine avait émis un mandat d’arrêt international contre M. Naudin, le député européen Aymeric Chauprade et Pierre Malinowski, l’assistant parlementaire à Strasbourg de Jean-Marie Le Pen (ancien président du parti d’extrême droite Front national) pour leur implication dans l’évasion des deux pilotes français.
« M. Naudin a été arrêté jeudi soir à son hôtel près de l’aéroport du Caire », a affirmé un responsable de la sécurité, précisant que le Français se trouvait en Égypte depuis deux jours. Il a été arrêté en vertu du mandat d’arrêt international émis par la justice dominicaine, a indiqué un autre responsable de la sécurité.
M. Naudin sera déféré samedi devant un magistrat du parquet qui étudiera sa possible extradition, ont précisé les responsables. Les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos avaient été arrêtés en mars 2013 par les autorités dominicaines aux commandes d’un avion de location chargé de valises contenant 680 kg de cocaïne.
Anciens militaires reconvertis dans l’aviation d’affaires, les pilotes ont toujours clamé leur innocence. Le 28 octobre dernier, alors qu’ils étaient en liberté conditionnelle avec interdiction de sortie du territoire dans l’attente de l’examen de leur appel, les deux hommes ont quitté clandestinement la République dominicaine dans des conditions rocambolesques et rejoint la France. Peu après leur retour, ils ont été placés en détention provisoire début novembre par la justice française, qui enquête sur ce vaste trafic international de drogue. La justice française a confirmé le 19 novembre leur maintien en détention.