Tandis que les gouvernements russes ou chinois maintiennent leurs représentants en Afghanistan suite à la victoire talibane, les gouvernements européens et américains fuient dans la panique et embarquent avec eux des Afghans avec qui ils ont collaboré ainsi que leurs familles. En Tchéquie, l’importation de ces Afghans à Prague ne suscite pas d’opposition farouche dans la classe politique, hormis quelques voix dissonantes.
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La coalition gouvernementale composée du parti ANO et du ČSSD, a décidé de soutenir cette réinstallation qui est également soutenue par la majorité des partis d’opposition. La ville de Prague a même annoncé mettre à disposition des appartements pour ces nouveaux expatriés.
Le parti Liberté et démocratie directe (SPD) de Tomio Okamura fait exception dans ce concert d’approbation de la classe politique. Sur sa chaîne YouTube, monsieur Okamura a précisé qu’il était contre la venue de ces Afghans en Tchéquie.
Selon le leader du SPD, ces Afghans viennent d’un milieu culturel totalement différent et ne respectent pas les valeurs tchèques, notamment celles qui sont liées aux libertés citoyennes et au comportement envers les femmes. Tomio Okamura tient également à révéler que ces collaborateurs afghans étaient payés de 1 500 à 3 000 dollars par mois, ce qui se situe très loin du salaire moyen d’un fonctionnaire afghan. Il pense que la République tchèque ne doit rien à ces gens-là, qu’ils ont été suffisamment et largement aidés.
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Ce qui est valable pour la Tchéquie est également valable pour les autres pays européens concernant ces collaborateurs. Ils vont grossir les rangs de la diaspora afghane qui tentera de faire pression sur les gouvernements européens pour qu’ils ouvrent leurs portes aux Afghans qui seraient opprimés par le nouveau régime. En Suisse, la gauche réclame l’arrivée immédiate de 10 000 migrants afghans. Les autorités n’ont pas cédé pour l’instant. Le Royaume-Uni annonce, de son côté, vouloir accueillir 20 000 Afghans. Le renvoi en Afghanistan de requérants d’asile déboutés s’annonce problématique en raison de la perception par l’Europe du gouvernement taliban. Il serait temps de faire évoluer cette perception, si nous ne souhaitons pas que les sociétés parallèles prennent une place de plus en plus grande dans les pays européens, y compris ceux qui sont encore relativement épargnés.