Nous n’avons rien contre la fabrication de nouveaux et de bons Français, une expression qui va faire hurler la chaîne de propagande Le Monde-Les Inrocks-Libé, surtout si ces étrangers montrent une envie de France.
La #France vue par les #migrants :
« Là-bas, tu n'as qu'à t'allonger, le gouvernement paye pour toutes tes dépenses. » pic.twitter.com/01p2N9B1om— Marc Herstalle ⑬ (@herstalle) 10 mars 2016
Les jeunes Afghans qui rêvent de partir en Angleterre et qui font grève (de la faim, un luxe) dans un centre d’accueil de veulent pas de notre pays ? Envoyons-les en Angleterre, ce paradis communautaire. Chez nous, on s’intègre, ou on s’en va. Sinon on ne vient pas. Évidemment, ça reste facile à dire. Les Français qui ont déjà accueilli des clandestins savent que ce sport n’est facile pour personne.
Au-delà de la fraternité humaine, somme toute obligatoire – si elle n’est pas instrumentalisée – il y a de sacrés problèmes de cimentation interculturelle à régler. Recevoir un médecin syrien francophile chez soi ne posera pas de souci, surtout dans un désert médical ; une famille subsaharienne complètement déracinée, oui. On n’ira pas jusqu’à dire que le problème n’est pas « racial » mais social, pourtant ça revient à ça. La compatibilité n’est pas facile à trouver.
Certains trouveront étonnant que les familles accueillies dans ce village alsacien, qui n’avait rien demandé, obtiennent aussi facilement 17 grands appartements, ainsi que l’aide de 45 bénévoles. Les Français dans la misère écarquillent les yeux : jamais ils n’ont été l’objet de tant de sollicitations. Dans l’humanitaire et le social aussi, il semble qu’il y ait deux poids deux mesures. La chose positive qui ressort de tout cela, hormis le fait que des familles sortent de l’enfer (du moins on l’espère) pour arriver au paradis (du moins on l’espère), c’est qu’on se rend compte que parfois, le politique peut.
Eh bien allons-y, pouvons !
Depuis bientôt un an, le village de Ferrette, en Alsace, a mis en place un centre d’accueil pour demandeurs d’asile dans une ancienne caserne de gendarmerie. Après des mois d’errance sur les routes d’Europe, des familles afghanes, irakiennes ou syriennes y font étape et goûtent le calme de la campagne française. Le projet, d’abord critiqué par une partie des villageois, a finalement été accepté et la solidarité s’organise. Nos reporters Jean Barrère et Chris Moore s’y sont rendus.
Avec la crise migratoire, la France a dû développer son réseau de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), afin de prendre en charge le flux de migrants venus de Syrie, d’Irak, mais aussi d’Afghanistan ou d’Afrique de l’Est. Dans le Haut-Rhin, Ferrette est l’un de ces villages qui réunissait les conditions propices à l’accueil de migrants : deux casernes désaffectées depuis quelques années, un maire volontaire et un tissu associatif développé.
Mais c’était sans compter la résistance d’une partie du village, qui voyait d’un mauvais œil l’arrivée de ces étrangers. Dans l’esprit de certains habitants, les questions fusaient : qui sont ces migrants ? Sont-ils dangereux ? Vont-ils apporter des problèmes avec eux ? Autant d’interrogations qui peuvent sembler légitimes pour une petite commune de 700 habitants dont la population promettait de s’accroître de plus de 10 % avec l’arrivée progressive de 80 demandeurs d’asile.
À l’initiative du maire, une réunion publique a été organisée dans le village. Les craintes se sont exprimées, parfois avec violence. Mais l’édile, François Cohendet, a tenu bon, et le projet a vu le jour, au nom du devoir d’ « accueillir ces personnes qui fuient la guerre ».