L’homme d’affaires va devoir rembourser les 405 millions d’euros que lui avait accordé le tribunal arbitral dans l’affaire Adidas.
C’est un véritable coup de massue qui vient de s’abattre sur Bernard Tapie. La Cour d’appel de Paris a condamné l’homme d’affaires à rembourser les 405 millions d’euros que lui avait accordé un tribunal arbitral en 2008 dans le cadre du conflit qui l’oppose à l’Etat au sujet de la vente d’Adidas. Une défaite lourde de conséquences financières mais aussi judiciaires. En effet, outre la procédure au civil, Tapie est sous le coup d’une enquête pénale : les juges le soupçonnent de s’être entendu avec le pouvoir politique de l’époque pour fausser la procédure d’arbitrage. Nul doute que la décision de la Cour d’appel risque de peser sur l’enquête. L’avenir s’assombrit pour l’ex-ministre, qui avait signé un come-back médiatique retentissant ces derniers mois.
Cet incroyable roman politico-financier a démarré en 1993. En difficultés financières, Tapie est alors contraint de vendre Adidas et charge sa banque historique le Crédit Lyonnais de l’opération. Le deal s’effectue pour 315 millions d’euros au profit d’un groupe d’investisseurs incluant le Crédit Lyonnais, alors propriété de l’Etat. L’année suivante, Adidas est revendue pour 701 millions à Robert-Louis Dreyfus. Dès lors, Tapie martèle que le Lyonnais a prémédité son coup et qu’il s’est fait flouer. Il se lance dans une véritable guérilla judiciaire pour récupérer la plus-value.