L’homme d’affaires français Bernard Tapie va réclamer un montant supérieur à un milliard d’euros à l’État. Il le fera dans le cadre du procès civil où sera réexaminé le 29 septembre prochain son litige avec le Crédit Lyonnais sur la revente d’Adidas, selon son avocat.
Selon Le Monde, qui a révélé l’information jeudi, il demandera, en plus du milliard d’euros, des intérêts sur plus de vingt ans. "Je vous confirme que nous réclamons un montant supérieur a un milliard d’euros", a dit à Reuters l’avocat de Bernard Tapie, Me Emmanuel Gaillard. Une nouvelle décision doit être rendue dans ce dossier avant la fin de l’année 2015.
La cour d’appel de Paris a annulé le 17 février dernier la sentence arbitrale qui avait accordé 404 millions d’euros à Bernard Tapie pour son litige avec le Crédit Lyonnais, avec les intérêts. Après cette décision, M. Tapie avait déclaré dans La Provence qu’il espérait obtenir plus d’argent lors d’un nouveau procès.
Le Consortium de réalisation (CDR), structure publique créée en 1995 pour gérer le passif du Crédit Lyonnais après sa quasi faillite, a quant à lui demandé au liquidateur judiciaire de Bernard Tapie le remboursement des sommes versées à l’issue de l’arbitrage de 2008.
Aucun remboursement à ce jour
Aucun remboursement n’a eu lieu à ce jour, indique toutefois une source proche du dossier. Les avocats de M. Tapie maintiennent que la cour d’appel de Paris n’a pas ordonné la restitution des sommes versées. Des juges saisis au pénal de l’arbitrage controversé dont a bénéficié M. Tapie soupçonnent un "simulacre d’arbitrage" et s’interrogent notamment sur les liens entre l’homme d’affaires et l’un des ex-juges du tribunal, Pierre Estoup.
Six personnes, parmi lesquelles le PDG d’Orange Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre de l’Économie à l’époque des faits, sont mises en examen dans le volet non ministériel de cette affaire. Bernard Tapie a été mis en examen pour détournement de fonds publics par une personne privée et escroquerie en bande organisée.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui était alors ministre de l’Economie et des Finances, a été mise en examen dans le volet ministériel du dossier, pour négligence d’une personne dépositaire de l’autorité publique ayant mené à la destruction, au détournement ou à la soustraction par un tiers de fonds publics.