Ce sont de nouvelles images-chocs de maltraitance animale dans un abattoir. Et une fois de plus, elles suscitent indignation et répulsion. Quatre mois après le scandale de l’abattoir d’Alès, dont la vidéo montrant des actes de cruauté avait été visionnée 1,6 million de fois, l’association L214 dévoile, mardi 23 février, les coulisses d’un autre établissement situé dans le même département du Gard et certifié en bio.
Comme à chaque fois avec cette ONG de défense du bien-être animal, la communication est efficace et percutante : vidéos-chocs, filmées clandestinement, et pétition pour appeler à changer les comportements, ceux des producteurs comme des consommateurs.
Cette fois, les images ont été tournées dans l’abattoir intercommunal du Vigan, une petite commune cévenole, entre juin 2015 et février 2016. On y voit des moutons violemment jetés contre l’un des enclos de l’abattoir ; des employés riant en électrocutant des cochons avec la pince d’électronarcose ou, plus tard, insistant jusqu’à les brûler ; des animaux mal étourdis, encore conscients lorsqu’ils sont suspendus puis saignés ; un porcelet qui se détache à plusieurs reprises de la chaîne d’abattage ; du matériel défaillant ou inadapté et inspecteurs-vétérinaires absents.
La mort d’animaux d’élevage n’est jamais douce, mais elle est encadrée par une réglementation ayant pour but d’éviter toute souffrance inutile. Les abattages conventionnels (non rituels) prévoient un étourdissement des bêtes (à l’aide de pinces électriques pour les moutons et les cochons, et de pistolet à tige perforante pour les bovins) afin de leur éviter d’être conscientes au moment de leur mort. En cas d’échec, un second étourdissement doit être administré, ce qui n’est pas le cas sur les vidéos.
Infractions aux règlementations
Cette pratique est encadrée par le règlement européen du 24 septembre 2009, qui stipule que « toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes ». Il en est de même pour le code rural, qui prévoit que « toutes les précautions doivent être prises en vue d’épargner aux animaux toute excitation, douleur ou souffrance évitables pendant les opérations de déchargement, d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation, d’étourdissement, d’abattage ou de mise à mort ». Des principes repris par le règlement européen du 28 juin 2007 encadrant les productions biologiques, dont le cahier des charges ne prévoit pas de spécificités pour l’abattage, si ce n’est du point de vue de la traçabilité.