Ariane Bilheran est docteur en psychopathologie et philosophe, spécialiste de l’étude des manipulations, de la perversion, de la paranoïa et du harcèlement.
Vincent Pavan est maître de conférences et chercheur en mathématiques à l’université d’Aix-Marseille.
« J’avais identifié que nous avions affaire à ce qu’on appelle un peu vulgairement une psychose de masse, c’est-à-dire un délire, une croyance totalement dénuée de rapport avec la réalité de l’expérience. Il fallait remonter aux premiers principes de ce délire paranoïaque, comprendre sur quoi il se fonde. »
« Dès que l’on comprend qu’il y a eu une corruption de la science, et en particulier des mathématiques, une imposture frauduleuse dès le départ, on comprend aussi que toute la suite ne tient pas debout. »
« J’ai été bouleversé de me rendre compte que les mathématiques qui, normalement, sont une discipline très précise, très rigoureuse, ont été complètement dévoyées, qu’elles ne servaient pas à décrire le réel mais, au contraire, à créer l’illusion de façon totalement délirante. »
« Nous avons analysé la logique, la rationalité et, bien sûr, la question de l’utilisation de la langue pour créer le lavage de cerveau. »
« Dans le phénomène totalitaire, il y a la question de la censure, de la liberté d’expression. Il y a des mots qui deviennent dangereux, que l’on n’a plus le droit de prononcer, et il y a des mots qui sont sanctifiés, que nous devons au contraire intégrer dans la nouvelle religion. »
« Pour coloniser quelqu’un psychiquement, il faut rentrer chez lui, il faut créer ce que l’on appelle une effraction psychique, une effraction traumatique, c’est-à-dire le sentiment d’une imminence de mort pour soi ou pour autrui. »
« On veut réduire l’individu à un QR code, le mettre dans des banques de données, le réduire à un flux d’informations. [...]. Dans la société du futur, c’est l’algorithme optimal qui donnera le mode d’organisation de la société, et si vous n’êtes pas d’accord, vous faites partie des gens qui n’auront vraisemblablement plus le droit de vivre en société. »
« Cela traduit une société terrifiée par la vie, qui cherche à se maintenir dans la survie. La vie suppose des prises de risque et de l’aventure, c’est aussi de l’imprévu, de l’accident, du mouvement ; et c’est aussi la maladie et la mort. »
00:00 – Introduction
01:52 – Pourquoi avoir écrit ce livre sur la perversion du langage et de la science pendant la crise ?
12:31 – En quoi la corruption et l’instrumentalisation du langage font-elles partie intégrante du phénomène totalitaire ?
24:07 – En quoi peut-on parler de « torture psychologique » ?
32:43 – En quoi le fact-checking est-il « la forme contemporaine par excellence de la langue totalitaire » ?
36:19 – Comment l’évolution de la technique s’inscrit-elle dans le cadre du totalitarisme ?
39:58 – Dans quel cadre plus vaste ce projet totalitaire s’inscrit-il ?
48:18 – Que traduit cette crise de notre rapport à la maladie, à la santé et à la vie ?
53:23 – En quoi la suspension des émotions et du jugement peut-elle permettre de résister au phénomène totalitaire ?
56:34 – Conclusion