Mescalito, je ne parle ici que de monnaie : quel est son principe de création. Ni le prêt ni les intérêts ne sont consubstantiels à la monnaie (même si en pratique, aujourd’hui, ces 2 éléments sont accolés à la création de monnaie) :
Par son principe même, ce qui définit la monnaie (ce qui est sa racine), c’est la reconnaissance de dette (et rien d’autre ! c’est important de le comprendre !). C’est à dire l’engagement à payer telle somme à telle personne à telle date. Dans l’absolu, un quidam, une entreprise, un Etat peut très bien faire une reconnaissance de dette sans qu’il y soit accolé en échange et en miroir un prêt (s’il a une intention altruiste, par exemple). Le fait que dans la pratique la reconnaissance de dette soit dans l’écrasante majorité des cas le miroir d’un prêt, est accessoire en ce qui concerne le principe de création de monnaie. Idem pour les intérêts : dans la pratique, aujourd’hui, les banques demandent des intérêts pour accorder leurs prêts, mais ceci est accessoire par rapport au principe de création de monnaie, pour la même raison que celle évoquée juste avant : ce qui fait la monnaie, radicalement, ce n’est ni le prêt ni les intérêts, c’est l’engagement à payer (qu’on traduit par des chiffres sur un compte, ou par des billets et pièces).
Dans cette perspective, pour bien faire comprendre ce qu’est, radicalement, la création de monnaie, il est important d’en retirer les scories : prêt et intérêts. La monnaie, radicalement, n’est ni prêt ni intérêt : elle est reconnaissance de dette.
(c’est à dire promesse vivante -car non arrivée à terme-, concrétisée par une signature, de payer à échéance une somme précise). Le terme "vivant" est aussi très important : la monnaie naît, vit, et meurt. Elle naît avec la promesse de payer (pas avec le prêt), vît (c’est à dire diminue) au fur et à mesure des paiements (en pouvant se passer de la pratique des intérêts), et meurt à la dernière échéance de paiement (c’est à dire à la clôture de la reconnaissance de dettes : pas à la clôture du prêt, ni à la clôture des intérêts).
Pour prendre une image, une clef vient pratiquement toujours avec un porte-clef, mais ce qui fait l’essence (la radicalité) de l’objet clef, ce n’est pas le porte-clef, qui n’est qu’accessoire dans le fait "clef", comme le prêt et les intérêts ne sont qu’accessoires dans le fait "création de monnaie".
J’espère que je suis clair. :)