Le candidat FN aux législatives dans la zone des Français de l’étranger couvrant Israël, Michel Thooris, s’est vu confier une autre circonscription en région parisienne par Marine Le Pen, après s’être démarqué de la ligne du parti, qui soutient la création d’un Etat palestinien.
"En accord avec M. Thooris, celui-ci sera candidat en métropole compte tenu du fait que les positions qu’il développe sur le plan géopolitique ne sont pas dans la ligne de la vision internationale du Front national", a déclaré Marine Le Pen jeudi dans un message à l’AFP, sans préciser qui serait le nouveau candidat.
Michel Thooris a paru surpris. "Si elle vous dit ça, c’est que ce doit être le cas. On m’a dit que j’étais déplacé dans le Val-d’Oise, parce qu’il fallait un candidat capable de faire face à M. (François) Pupponi", le député-maire de Sarcelles, proche de Dominique Strauss-Kahn, a expliqué Michel Thooris à l’AFP.
Dans un message envoyé récemment aux électeurs français inscrits sur les listes consulaires en Israël, M. Thooris affirmait que "la défense des populations" des "régions juives" de "Judée et Samarie" —termes des Israéliens pour désigner la Cisjordanie— est "au coeur de (son) projet politique".
"J’aurai à coeur de défendre dans l’hémicycle le Grand Israël et sa capitale éternelle, Jérusalem", ajoutait le candidat FN de la 8e circonscription des Français de l’étranger, qui regroupe Israël mais aussi notamment la Turquie, la Grèce et l’Italie.
Dans son tract, le candidat Michel Thooris, qui se présentait comme "candidat à l’élection législative en Israël", jugeait que "les juifs sont chez eux en Judée et Samarie". Il proclamait aussi : "Non à une France et à une Europe +judenrein+ !" ("nettoyé des juifs"), empruntant un terme au vocabulaire des nazis.
Le FN milite de longue date pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, un point figurant dans le projet de Marine Le Pen pour la présidentielle 2012.
Dans un entretien au quotidien israélien de gauche Haaretz, en janvier 2011, Marine Le Pen affirmait "ne pas comprendre l’idée de la poursuite de la politique de développement des colonies" et considérait qu’il s’agissait d’une "erreur politique".
Fonctionnaire de police, non encarté au FN, Michel Thooris a été conseiller politique à la sécurité de Marine Le Pen durant sa campagne présidentielle. C’est lui qui avait accompagné le numéro 2 du parti d’extrême droite, Louis Aliot, pour un voyage en Israël, en décembre 2011.
Dans son tract, il critiquait aussi la condamnation par la France de l’opération israélienne "plomb durci" à Gaza en 2008-2009, opération pourtant condamnée à l’époque par le FN, alors présidé par Jean-Marie Le Pen.