Malgré un climat qui ne prête pas à rire, « 3 000 à 4 000 personnes » s’apprêtent à se rendre, ce soir, au spectacle de Dieudonné M’bala M’bala au Zénith de Toulouse, a indiqué hier la salle de spectacle. Évidemment, après le massacre perpétré par deux jihadistes présumés à Charlie Hebdo, la question de la tenue de ce spectacle s’est reposée avec acuité auprès des autorités locales.
La préfecture de la Haute-Garonne, saisie il y a une semaine par Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, afin d’examiner le caractère de « trouble à l’ordre public » que pourrait conférer ce type de représentation, opte pour la liberté d’expression plutôt que la censure.
« Le spectacle de Dieudonné a été joué à Paris pendant plusieurs semaines. Il s’est produit il y a quelques jours à Nantes. Le contexte a évolué depuis quelques jours. Toutefois, après une analyse très précise de la situation, et l’analyse des différentes options vis-à-vis du spectacle de ce soir, à cette heure, en droit, les conditions d’une interdiction de ce spectacle ne sont pas réunies », a indiqué la préfecture.
Pour autant, la Ligue des droits de l’homme, la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), ont appelé à une « protestation silencieuse » et surtout à la vigilance concernant les propos antisémites de l’humoriste qui a lancé récemment un parti politique avec l’essayiste d’extrême droite Alain Soral.