Depuis le 11 septembre 2001, un chapelet planétaire d’attentats et d’enlèvements s’égraine jour après jour dans le cycle infernal action-répression, engendrant tant d’exactions qu’il semble impossible d’en faire un récapitulatif exhaustif.
De fraîche date…
Le 16 décembre 2014, à Peshawar (Pakistan), un attentat sanglant tue 141 personnes, dont 132 enfants écoliers (bilan provisoire). Ce type d’action a fait 40 à 50 000 morts en dix ans dans ce pays depuis l’après-11 Septembre. Cet acte effroyable a échappé à la Une de nos médias, peut-être à cause de l’habitude qui blase.
Le 6 janvier 2015, à 15 heures (GTM), à Istanbul (Turquie), une « combattante martyr » se fait exploser, tuant un policier.
Hier, 7 janvier 2015, vers 7 heures du matin, à Sanaa (Yémen), un attentat à la voiture piégée a tué 37 jeunes hommes sans travail qui attendaient sur un trottoir dans l’espoir d’être embauchés dans la police… et fait 70 blessés (bilan provisoire).
Ce même 7 janvier 2015, à 11 h 30 (4 h et demie plus tard), à Paris, une expédition fanatique mitraille et assassine la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo. Elle déclenche une émotion nationale. Elle est relayée tous-azimuts en boucle sur tous les médias d’autant plus que les victimes sont pour la plupart des journalistes, comprenant de surcroît des plumes et des crayons qui ont accompagnés toutes les générations de la société française dans leur émancipation face aux « valeurs anciennes », militaires et religieuses, d’après la Deuxième Guerre mondiale.
Naturellement, c’est la liberté d’expression qui est visée, et nous devons bien sûr la défendre bec et ongles. Cependant, dans le contexte politique particulier de notre pays, il semblerait que seul cet acte odieux soit rassembleur. Aussi tout ce que compte la France de sensibilités et de partis s’insurge, y compris les plus enclins à bâillonner : méfions-nous d’un Patriot Act à la française.
Nous devons avoir conscience que cette spirale infernale et fanatique est alimentée par la conquête des puissances occidentales de l’après Guerre froide, menée visant à s’approprier énergies et richesses du monde dans la poursuite d’une géostratégie accablante, et comme nos pays voisins, nous sommes suiveurs de notre mentor et meneur états-unien. Une menée belliqueuse sur l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, et ses répercussions dans les pays d’Asie centrale, dont la préchauffe permanente est le conflit israélo-palestinien, débordant au Liban, puis en Syrie, et aussi en Iran, sans oublier Somalie, Yémen, Soudan, Libye, Mali et autres pays attenants. D’ailleurs, il suffit de regarder la carte du monde où ont lieu les rassemblements « Je suis Charlie » pour s’apercevoir en creux où sont les germes de la vengeance : Asie centrale, Moyen-Orient, Afrique.
Il est urgent et pertinent de réaliser que l’argent de nos impôts participe à un budget militaire « sanctuarisé » qui accompagne, voire mène, et alimente ce qui nous réunit aujourd’hui.