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Youssef Hindi : « Le génocide à Gaza dévoile la nature profonde d’Israël »

Propos recueillis par Monika Berchvok pour Rivarol

Note de la Rédaction

Un entretien paru dans le numéro 3646 de Rivarol du 29 janvier 2025.

Né en 1986 au Maroc et ayant grandi en France, Youssef Hindi est historien des religions et géopolitologue. Spécialiste du messianisme et de ses implications historiques, politiques et géopolitiques, ses recherches inédites ont levé le voile sur les origines d’idéologies modernes, parmi lesquelles le sionisme, le laïcisme et le républicanisme français.

 

Rivarol : Vous présentez une synthèse de toute l’histoire du conflit israélo-palestinien dans un ouvrage titré Comprendre le conflit israélo-palestinien, paru en 2024 aux très intéressantes Éditions Kontre Kulture. À travers votre livre, on comprend que l’idéologie sioniste garde toujours l’objectif d’un nettoyage ethnique de la Palestine. Comment s’explique cette obsession de la table rase ?

Youssef Hindi : Le sionisme, à son origine, est un projet politico-religieux fondé sur le judaïsme. Les pères fondateurs du sionisme moderne, du foyer national juif et de l’État d’Israël, bien que majoritairement athées, appuyaient leur projet sur la Bible hébraïque (expurgée du Nouveau Testament), considérée comme un cadastre et un manuel politique, social et géopolitique. La conquête de la Terre sainte par les organisations paramilitaires sionistes qui formèrent « Tsahal » en 1948 est calquée sur le Deutéronome et le Livre de Josué ; textes fondateurs qui, lus littéralement, sans l’interprétation autorisée qu’en donne l’Église catholique, préconisent la conquête, l’épuration ethnique, l’élimination des populations sans distinctions d’âge et de sexe, ainsi que des animaux, et la destruction par le feu des villes dans leur entièreté.
Pour faire simple, quand vous prétendez, à l’instar de David Ben Gourion et de Benyamin Netanyahou, être l’héritier de Josué et que vous affirmez suivre son exemple, le résultat concret est l’épuration ethnique de 1948 (la Nakba) et le génocide actuel à Gaza.

 

L’alliance américano-israélienne est une constante dans l’histoire du conflit. Comment se répartissent les rôles entre eux ? Le retour de Trump est-il un tournant dans cette relation toxique ?

L’Amérique est le porte-avions et le porte-feuilles d’Israël. Israël est l’épouse et la donneuse d’ordres de Washington, une épouse qui dépense sans compter les dollars et qui entraîne les États-Unis dans des guerres mortelles contre tous ceux qui empêchent son expansion territoriale du Nil à l’Euphrate, et ce, souvent contre les intérêts de Washington. Via son lobby, Israël exerce une emprise d’autant plus forte sur l’establishment états-unien que les Anglo-Américains se sont doublement convertis : d’abord au judaïsme ; le calvinisme, le puritanisme, l’évangélisme, etc, n’étant que des cache-nez du judaïsme ; puis au sionisme.
Les États-Unis se considèrent, depuis leur origine, comme la nouvelle Jérusalem. Le judéo-protestantisme est le terreau fertile du sionisme anglo-américain et du lobby pro-israélien. Donald Trump doit satisfaire le lobby pro-israélien et ses donateurs juifs sionistes dont fait partie la famille Adelson. Il fera, je pense, ce qu’il a fait durant son premier mandat, à savoir un maximum de concessions symboliques : accords d’Abraham, déplacement de l’ambassade à Jérusalem, reconnaissance du Golan syrien comme propriété israélienne. Tout cela, je pense, en évitant la guerre contre l’Iran vers laquelle poussent les dirigeants israéliens et leur lobby aux États-Unis. Au moment où j’écris ces lignes, un accord de cessez-le-feu à Gaza a été acté. C’est le résultat, notamment, des négociations menées par l’équipe Trump. Donald Trump avait dit à Netanyahou au téléphone, après sa victoire à l’élection présidentielle, qu’il voulait un cessez-le-feu à Gaza avant son investiture.

 

À partir des années 2000, le sionisme fait un virage ouvertement religieux et messianique. Dans Israël et la guerre mondiale des religions, coécrit avec Pierre-Antoine Plaquevent et qui vient de paraître aux Éditions Culture & Racines, vous donnez plusieurs clés pour comprendre ce basculement. Comment cela se traduit-il dans le but de guerre contre le peuple palestinien ?

Cela se traduit par une accélération de l’épuration ethnique qui a commencé en 1948, et qui s’est poursuivie de façon lente et sournoise depuis lors, avec quelques pics d’aggravation comme durant la guerre de 1967. Le virage messianique juif de l’État d’Israël a pour conséquence, non pas de transformer le sionisme, mais de lever toutes les entraves de ses objectifs et de faire tomber son masque démocrate libéral hypocrite. Avec ce gouvernement extrémiste, le sionisme apparaît tel qu’il est en essence : messianique, expansionniste, raciste, exclusiviste, suprémaciste et génocidaire. La dimension « spectaculaire » du génocide en direct à Gaza dévoile à l’humanité la nature profonde d’Israël et l’hypocrisie des dirigeants occidentaux qui parlent de Shoah quotidiennement et qui détournent le regard d’un génocide qui se déroule sous nos yeux.

 

Quel est le réel bilan du nettoyage ethnique de la bande de Gaza ?

Selon une estimation basse d’une étude (publiée en novembre 2024) réalisée par deux chercheurs, Corey Scher, de l’université de New York, et Jamon Van Den Hoek, de l’université d’État de l’Oregon, 58,7 % du bâti de l’enclave de Gaza est dégradé ou détruit. « Dans le secteur de la ville de Gaza, particulièrement dense, ce chiffre s’élève à 73,8 %. » [1]
En juillet 2024, le magazine scientifique Lancet estimait à 186 000 le nombre de morts en prenant en compte les causes « indirectes » liées au conflit [2]. En se fondant sur cette estimation, aujourd’hui le nombre de morts à Gaza est situé entre 220 000 et 240 000, c’est-à-dire 10 % de la population.

 

L’attaque surprise contre le Hezbollah est une victoire pour Israël. Comment la résistance libanaise se réorganise-t-elle après ce terrible coup ? Quelles sont pour vous les conséquences géopolitiques et intérieures de cette situation ?

L’attaque n’était pas une surprise. Le Hezbollah et l’armée israélienne étaient déjà dans une guerre de basse intensité depuis octobre 2023. L’attentat israélien avec les bipers et l’assassinat de plusieurs dirigeants du Hezbollah annonçaient une tentative d’invasion au sol du Liban par Israël. Cette tentative d’invasion s’est soldée par un échec militaire pour Tsahal. Il ne faut pas confondre l’assassinat de hauts gradés d’une armée avec le rapport de forces militaires sur le terrain. En revanche, la chute de l’État syrien et la prise de pouvoir à Damas par des terroristes amis d’Israël constituent une défaite indéniable de l’Axe de la Résistance. Et cela aura pour conséquence d’affaiblir le Hezbollah dont les armes et le soutien militaire passaient par la Syrie d’Assad.

 

L’effondrement en quelques jours du régime de Bachar el-Assad est-elle une surprise ou la suite logique de l’offensive sioniste ? Comment expliquez-vous la rapidité de sa chute ?

La nouvelle offensive des groupes armés terroristes en Syrie, depuis Idlib, a été lancée en même temps que celle de l’armée israélienne au Liban. Les deux attaques été coordonnées, notamment pour empêcher le Hezbollah d’intervenir en Syrie à l’aide d’Assad.
La chute rapide de l’État syrien s’explique par de nombreux facteurs. Les sanctions économiques imposées par les États-Unis qui ont commencé en 2004 et se sont accentuées par vagues en 2011 et 2019-2020, ont épuisé le pays dont les ressources (pétrole, blé, coton) sont volées par les Américains et leurs alliés kurdes. La Syrie était exsangue, les militaires, soldats comme généraux, étaient sous-payés et manquaient donc de motivation. Les généraux syriens, qui donnaient ordre aux troupes de battre en retraite, ont été sans doute corrompus par l’ennemi pour faciliter la conquête du pays.

 

Les groupes islamistes victorieux semblent être sous le contrôle de la Turquie. Quel est l’objectif d’Erdoğan en liquidant le régime baasiste syrien ?

L’objectif d’Erdoğan est de mettre la main sur une partie de la Syrie qui appartenait jadis à l’Empire ottoman. Les troupes terroristes sont effectivement sous le contrôle de la Turquie d’Erdoğan et des États-Unis. L’une des questions qui demeure encore sans réponse concerne le partage de la Syrie. Erdoğan veut-il en faire un protectorat avec des marionnettes à Damas ou bien va-t-il coloniser la Syrie et étendre le territoire turque, et si oui, jusqu’où ?
Les Américains, qui contrôlent les Kurdes de Syrie, lesquels maîtrisent une partie importante du territoire syrien (environ 30 %), ne laisseront pas la Turquie empiéter sur cette zone. Un conflit important entre la Turquie et les Kurdes est probable dans les mois ou les années à venir. Les Israéliens, qui sont désormais à moins de 20 kilomètres de Damas, n’accepteront pas que la Turquie entrave le projet de Grand Israël qui intègre la Syrie. On peut s’attendre à ce que, à terme, les États- Unis et Israël lancent les Kurdes de Syrie dans un affrontement contre les Turcs.
La Syrie sera pour des années le lieu d’affrontement des puissances régionales qui veulent contrôler ce territoire.
Vladimir Poutine l’a bien compris. Il a déclaré, durant une conférence de presse le 19 décembre 2024 [3] : « Le principal bénéficiaire des événements en Syrie est Israël. La Russie condamne la saisie de tout territoire syrien. Nous espérons qu’Israël quittera un jour le territoire syrien. Mais aujourd’hui, il envoie davantage de troupes. Je pense qu’ils sont déjà plusieurs milliers sur place. Et j’ai l’impression que non seulement ils ne vont pas partir, mais qu’ils vont se renforcer. » [4]

 

La Russie, prise dans le conflit ukrainien, semble avoir abandonné Bachar el-Assad. Sa présence dans la région est-elle remise en question ?

Lorsque les troupes terroristes approchaient d’Alep, les armées russes et iraniennes ont mené des frappes de missiles pour les affaiblir. Mais constatant que l’armée syrienne ne combattait pas, Moscou et Téhéran ont retiré leur doigt de la gâchette.
La menace vitale pour la Russie est en Ukraine, mais il n’est pas dans son intérêt d’abandonner la Syrie. Elle n’avait pas d’autre choix. La présence de ses bases aérienne et navale en Syrie est effectivement menacée. La Turquie, les États-Unis, Israël et leurs pantins terroristes à la tête de la Syrie veulent tous voir les Russes quitter la région.

 

Une résistance au nouveau régime islamique dans les zones alaouites est-elle possible pour vous ?

Il y a toujours des combats, et ils ne se limitent pas aux zones alaouites. Des com- battants loyalistes du régime tombé poursuivent leurs attaques contre les nouveaux maîtres du pays. Je rappelle que l’armée syrienne était composée de 60 % de sunnites.
Je pense que les Iraniens vont soutenir ces forces. Il y aura bientôt une nouvelle manche de la guerre civile syrienne.

 

Les défaites de l’Axe de la Résistance vont-elles avoir des conséquences directes sur l’Iran ? Une déstabilisation de la République islamique est-elle la prochaine étape ?

Cela fait environ vingt ans que les Israéliens et leur lobby poussent les États-Unis dans une guerre contre l’Iran. Parallèlement, les Israélo-Américains tentent de provoquer une révolution colorée en Iran pour faire tomber l’État. Netanyahou et les autres dirigeants israéliens harcèlent littéralement les décisionnaires états-uniens pour qu’ils déroulent un tapis de bombes sur l’Iran. Donald Trump, durant son premier mandat, a été contraint, en 2019, de limoger John Bolton, son conseiller à la sécurité nationale et télégraphiste de l’État hébreu, car il mettait toute son énergie pour convaincre le président Trump de déclarer une guerre à l’Iran, sur la base de rapports alarmistes du Mossad qui prétendaient que Téhéran menaçait les intérêts des États-Unis.
Une nouvelle tentative de révolution colorée en Iran et/ou des provocations pour déclencher une guerre entre Washington et Téhéran peuvent avoir lieu durant ce deuxième mandat de Donald Trump. Mais une nouvelle guerre au Proche-Orient qui pourrait conduire à une guerre mondiale et à une catastrophe économique ne fait pas partie de l’agenda de Trump.

 

Vous avez averti depuis plusieurs mois sur le basculement du camp national sur des positions pro-sionistes. Quels ont été les agents et les étapes de ce virage idéologique ?

Cela fait une dizaine d’années que j’analyse publiquement ce basculement. Mais pour être honnête, un certain nombre de personnalités du véritable camp national – à l’instar de Jérôme Bourbon, pour ne citer que lui – ont critiqué ce basculement vers le sionisme de ce qu’on peut appeler l’extrême droite autorisée, avant moi.
Nous pouvons faire débuter les étapes de cette conversion sioniste à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, et à l’après-guerre. On pourrait citer de nombreuses personnalités françaises de droite qui ont été séduites par le sionisme par affinité idéologique ou par carriérisme et opportunisme. Pierre Boutang (1916-1998) en fait partie.
Mais pour parler de la période actuelle, c’est dans les années 2000 que la grande offensive des réseaux pro-israéliens d’extrême droite (likoudnik) en Amérique et en Europe a été lancée. Une énorme machine de propagande et d’influence en direction des droites européennes s’est mise en marche dans les années 2000, au lendemain du 11 septembre 2001, après le coup d’État des néoconservateurs aux États-Unis. Elle a mobilisé des milliardaires juifs américains, ukrainiens, russes, des hommes politiques en Angleterre, en France, en Hollande, en Belgique, au sein de grands partis politiques. L’argent a coulé à flot, notamment pour faire monter dans les médias des personnalités pro-israéliennes déguisées en patriotes.
En France, ces agents et figures sionistes sont les Éric Zemmour, les Élisabeth Lévy, les Alain Finkielkraut, les Gilles-William Goldnadel qui, depuis 15-20 ans, chapeautent l’extrême droite officielle, avec l’aide de milliardaires comme Vincent Bolloré et Iskandar Safa (1955-2024).
En 2016, une enquête approfondie sur ces étapes de l’infiltration sioniste dans les milieux des droites européennes a été publiée sous le titre de « The Israel Lobby and the European Union ». Les auteurs, David Cronin, Sarah Marusek et David Miller, sont des journalistes et des universitaires.

 

On connaît le poids des médias du groupe Bolloré dans cette bascule. En quoi ses réseaux travaillent-ils pour le compte d’Israël ?

Si je devais résumer leur grand objectif, il est de faire entrer dans l’esprit des Français qu’ils appartiennent à un grand ensemble civilisationnel judéo-chrétien qui s’appellerait l’Occident. Que la France est la fille aînée du judaïsme et que, par conséquent, elle doit soutenir Israël dans sa mission messianique au Proche-Orient. Ces réseaux et leurs médias expliquent sept jours sur sept que l’ennemi de cet Occident judéo-chrétien, et donc de la France, est le monde arabo-musulman.
Mais ne vous y trompez-pas, les mêmes réseaux tiennent le discours symétrique aux musulmans. Par exemple, au Maroc, le projet Aladin vise notamment à promouvoir une civilisation judéo-islamique et judéo-marocaine. Ces sionistes qui ont fait massacrer plus d’un million de musulmans en 20 ans poussent l’outrecuidance jusqu’à cette extrémité. Le discours sur la « civilisation judéo-chrétienne » et la « civilisation judéo-islamique » sont les deux faces de la stratégie du choc des civilisations, diviser, opposer et détruire par des guerres occidentalo-islamiques.

 

Le Rassemblement national dispose-t-il d’une ligne géopolitique sur la question ?

Le RN s’est aligné sur les États-Unis concernant la guerre contre la Russie en Ukraine, et s’est aligné sur Israël en applaudissant le génocide à Gaza. Marine Le Pen et Jordan Bardella pensent que servir de serpillière aux Américains et aux Israéliens est une stratégie politique gagnante. Au fond, ils ne cherchent pas à accéder au pouvoir et à sauver la France mais à maintenir une rente en servant d’appui au pouvoir oligarchique actuellement représenté par Macron. D’ailleurs, cette stratégie stupide de soumission aux États-Unis ne tient pas la route. Soutenir une administration démocrate, celle de Biden, comme l’a fait le RN (parti dit d’opposition à droite), est totalement contre-productif. Ce que Marine Le Pen aurait dû faire, c’est s’aligner sur le discours trumpiste, parier sur le victoire de Trump, afin d’en récolter les fruits aujourd’hui dans le cadre d’une opposition à Macron. Un Macron que l’équipe Trump veut faire tomber. Mais comme je l’ai dit, le RN n’est pas un parti d’opposition réel et ne comprend rien à la géopolitique mondiale. Marine Le Pen a toujours été méprisée par Trump et son équipe qui ne l’ont pas invitée à l’investiture du nouveau président ce 20 janvier ; ils ont préféré inviter Éric Zemmour et sa maîtresse Sarak Knafo. Trump avait téléphoné à Zemmour pendant la présidentielle de 2022 pour lui apporter son « soutien ». Les trumpistes avaient déjà humiliée Marine Le Pen en janvier 2017. Elle s’était rendue à la Trump Tower, avait attendu dans le hall, mais n’avait pas été reçue par Donald Trump. L’équipe Trump semble être ignorante de la situation politique française. Ce sont les réseaux pro-israéliens qui gèrent les relations entre les trumpistes et l’opposition de droite. Raison pour laquelle ils privilégient Zemmour qui n’a pas d’autres qualités que d’être un tribaliste juif, porte-parole du Likoud. Rien d’autre ne l’explique, car rappelons qu’il a réalisé un score de 7 % à l’élection présidentielle de 2022, et le score misérable de 0,6 % aux législatives de 2024, malgré une promotion médiatique démesurée. Il manque au RN une véritable colonne vertébrale idéologique et des cerveaux stratèges pour se hisser au niveau des enjeux actuels.

LIVRE en renvoi, sous les notes

Le virage messianique juif de l’État d’Israël a pour conséquence, non pas de transformer le sionisme, mais de lever toutes les entraves de ses objectifs et de faire tomber son masque démocrate libéral hypocrite.

Notes

[1] https://www.lemonde.fr/videos/video... destructions-a-gaza_6388361_1669088.html

[2] « Gaza : “À partir de combien de morts passe-t-on de l’indignation à l’indifférence ?” », Courrier international, 15/07/2024.

[3] https://www.youtube.com/watch?v=- BUW37AuG4E

[4] https://fr.timesofisrael.com/vladim... israel-est-le-principal-beneficiaire-des-evenements- en-syrie/
https://www.lorientlejour.com/ article/1440484/poutine-appelle-israel-a-retirer-ses- troupes-du-territoire-syrien.html

Retrouvez Youssef Hindi en conférence avec Pierre-Antoine Plaquevent

 

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  • D’accord avec l’essentiel de cet article sauf sur l’Iran : cet État chiite est un allié objectif des Israélo Americains pour faire chuter les Etats Arabes sunnites du proche orient. La prétendue kaballe contre l’Iran est une supercherie qui dure depuis 30 ans—en réalité la seule guerre est celle opposant à l’intérieur du pays les religieux aux laïcs.
    ‘Quant au trumpisme, c’est un courant créé et promu pour subjuguer les 70% d’occidentaux rétifs au mondialisme, à l’immigration et aux vaccins.
    _

     

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  • #3495979

    "Les généraux syriens, qui donnaient ordre aux troupes de battre en retraite, ont été sans doute corrompus par l’ennemi pour faciliter la conquête du pays."

    On saura tout ça le moment venu. Mais c’est l’évidence même que la trahison de haut gradés de l’armée et de haut fonctionnaires de l’État a eu lieu. Les ennemis de la Syrie d’ Assad ont dépensé des milliards de dollars en armements contre le "régime". Il leur aura suffi de quelques dizaines de millions de dollars pour corrompre quelques généraux et représentants du gouvernement pour faire pencher la balance de leur côté.

     

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    • #3496077

      Après tout, l’argent qui a servi pour corrompre les traîtres et les lâches en Syrie (quelques dizaines de millions de dollars, peut-être même quelques centaines de millions) ne sont que quelques heures d’extraction de pétrole en Arabie ou au Qatar. De la menue monnaie.

      Pensez à ceci : la Syrie existe depuis très longtemps, ce pays, cette culture, cet espace est dans les livres d’Histoire depuis 3 ou 4000 ans. Un des berceaux de la civilisation. Aujourd’hui, la Syrie a disparu, j’en suis convaincu, pour des décennies, voire plus. Elle est devenue un terrain vague. Après on verra si elle pourra renaître. Rien n’est sûr. Vous pensez que la France, l’Allemagne, etc, etc... peuvent ne pas courir le même sort ?

      Je reprends les mots de Paul Valéry si souvent citées (et pas assez en réalité) :

      "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.

      Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire.

      Élam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux."

      Paul Valery (1919)

       
  • #3495982

    Les pères fondateurs du sionisme moderne, du foyer national juif et de l’État d’Israël, bien que majoritairement athées, appuyaient leur projet sur la Bible hébraïque




    De rien. Je suis content de vous avoir été utile, cher Youssef.

     

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    • C’est dans mon premier livre, « Occident et Islam Tome 1 : Sources et genèse messianiques du sionisme », paru en 2015. Livre que vous avez cité dans votre ouvrage, « Du Yahvisme au sionisme », paru 1 an et demi après le mien…
      De rien !
      Youssef Hindi

       
    • #3496134

      Non, messieurs, pas de ça, je vous prie. Il ne se passe déjà pas une année sans que nous perdions une ou plusieurs personnes de valeur, alors finie la grande section de maternelle.

      Youssef Hindi n’est pas un plagiaire et si Laurent Guyénot et Pierre Hillard en viennent parfois aux mêmes conclusions, c’est parce leurs investigations respectives les mènent dans le vrai : personne n’a de copyright sur la vérité, elle est la propriété de tous.

      Je me souviens avoir rédigé un com en employant l’expression d’« arriération du sionisme ». 48 heures après, sortait une vidéo où Soral employait l’expression d’« arriération du sionisme ». J’ai poussé un beuglement de joie qui a fait faner la plante verte. Cocasserie : Soral avait enregistré son entretien avant la parution de mon pauvre commentaire, lequel parut avant la publication de sa vidéo.

      Conclusion : Lorsque le raisonnement est juste, les vérités se télescopent, surtout si les personnes travaillent avec méthode sur un même sujet. La jalousie contient les ferments de la dissolution du collectif, alors maîtrisons-nous.

      Merci à vous deux pour vos travaux qui font avancer la compréhension de l’histoire des idées. Peace.

       
    • #3496615

      Pas de copyright sur la vérité ! Bien parlé, ProtégeonslaPalestine. Mais pourquoi employer le gros mot "plagiat" ? Je suis simplement satisfait que Youssef ait compris que le Sionisme est Biblique par essence. Comme par ailleurs il a déjà compris—avant moi sans doute—que Israël est Diabolique, il ne lui reste plus qu’à en tirer la conclusion logique : le Biblique est Diabolique.

       
    • Même le missel ?

       
  • #3495990

    L’Espagne est dans le collimateur des sionistes (Sefarad), mais elle tient aussi une place importante dans le discours des islamistes (al-Andalus), ou du moins c’est ce qu’on veut nous faire croire. Personnellement j’ai des doutes, voire des pensées contradictoires sur ce sujet. Mais c’est un sujet extraordinairement important. (Si les juifs ont récupéré leur "terre promise", pourquoi les musulmans ne récupéreraient-ils pas leur "paradis perdu" ? On en reparlera bientôt.

    En Espagne, la droite nationaliste, identitaire, est totalement sous l´emprise sioniste (Abascal et son parti Vox). Les étroites relations entre le Maroc et Israël (même ou surtout sur le terrain militaire) devraient inquiéter les nationalistes espagnols (et les Espagnols en général) qui sont obsédés (et terrorisés) par l’idée d’une récupération d´Al-Andalus par les musulmans (aujourd´hui 3 millions de musulmans ou plus en Espagne, la plupart des Marocains). Mais en raison de leur soumission au sionisme et des relations spéciales de celui-ci avec le Maroc, ils ne disent rien, absolument rien. Ils regardent ailleurs. Ils font semblant de ne pas voir qu’Israël joue dans l’autre camp, et que le moment venu de l’affrontement (inévitable) les Espagnols auront, à côté des Marocains, les Israéliens (ceux-ci n’ont pas oublié qu´ils ont été aussi foutu à la porte, en 1492. Les musulmans l’ont été en deux étapes, en 1492 et en 1609)

    Le Maroc est une source de soucis pour l’Espagne, et cela ira en s’aggravant. Quand le conflit éclatera, on verra les Israéliens jouer leurs cartes pour faire avancer leur agenda dans la région et favoriser leurs intérêts. C´est même eux qui foutront le bordel, j´en suis convaincu. L’Espagne va avoir de mauvais jours devant elle. Et en arrière-plan on a l´Algérie. Et qui dit l´Algérie, dit aussi la France. En plus, il y a le Sahara Occidental dans tout ça. La chose s´annonce compliquée. La région deviendra chaude. (Et, cerise sur le gâteau, l´Espagne a de sérieux problèmes de cohesion nationale, ça n´arrange rien. Il y a des gens qui savent profiter de ces situations et monter les uns contre les autres).

    Youssef Hindi pourrait peut-être nous dire des choses sur tout ça. Il doit en savoir long sur ces sujets. Il serait très intéressant de l’écouter.

     

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  • « Le génocide à Gaza dévoile la nature profonde d’Israël »...

    La déportation des gazaouis dévoile la doctrine sioniste comparable au nazisme...
    Idéologie suprémaciste et méthodes d’épuration ethnique comparables...

     

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  • j’espère bien que vous vous trompez et qu’on ne va pas vers une guerre permanente en Syrie, parce que ces gens sont merveilleux, intelligents, accueillants, ouverts, pacifiques, etc etc. Toute personne ayant été en Syrie les considère comme les meilleurs de la planète.
    Message pour Youssef Hindi, spécialiste des religions : à quoi pouvait ressembler le judaisme des débuts, qui sert de prétexte au sionisme d’aujourd’hui ? j’ai lu qu’on y mangeait des coquillages et du porc ; que les rites étaient les mêmes aux mêmes dates que les autres religions de la région à l’époque ? que signifie ce "royaume juif" dont on nous rebat les oreilles, si j’ai bien suivi (cf les prêtes qui reprochent à la femme de Salomon d’installer des statues d’autres dieux dans le temple) certaines lectures disent qu’on vénérait effectivement plusieurs dieux dans un même temple ? le soi-disant "royaume juif" n’était donc que partiellement juif ? à quand remontent les différents textes sur lesquels s’appuient le judaisme en général et le sionisme en particulier ? etc etc - merci de m’éduquer.

     

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  • Concernant le RN, on sait qu’ils sont dans une logique de dédiabolisation dont ils ne réussissent pas à sortir, et peu importe que cette dédiabolisation ait été un échec cuisant étant donné que le système a encore réactivé le "front républicain".
    La seule chose qu’ils ont réussi à gagner c’est le mépris d’Elon Musk. Car si vous avez bien remarqué, Musk appuie tous les courants nationaux-populistes d’Europe. Le seul qui ne l’intéresse pas, c’est le RN en dépit du fait qu’il pourrait avoir un intérêt à se mêler de la politique française notamment pour des raisons de liberté d’expression, mais en fait non ! A croire que trop de dédiabolisation a fini par tuer la dédiabolisation et qu’ils ne réussissent pas à dépasser le psychodrame autour du paternel. Peut-être qu’un jour ils atteindront 50%, mais ce jour-là il sera trop tard !

    En revanche, Eric Zemmour et Sarah Knafo n’ont pas du tout été invités par Donald Trump, ils ont payé leur place, ce qui est très différent. Et de toute façon, quand les gens qui s’étaient mis dans la campagne de Zemmour se sont aperçus qu’elle n’offrait pas tant de débouchés que cela, et bien tout le monde s’est barré en courant ! Donc on peut dire que de ce côté là, la question est vite répondue !

     

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  • Merci Youssef Hindi de rappeler que les judeo-sionistes tiennent un double discours effectivement, juifs et chrétiens unis contre l Islam en Occident, et dans le monde arabo-musulman, l’inverse. Peu de gens en Europe le savent et il est très important de porter cette vérité à leur connaissance.
    Bien sur, peut on croire que les israeliens tentent de normaliser avec des pays à majorité musulmane comme l Arabie Saoudite en leur disant que l Islam, leur religion, c’est le mal ?!

     

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  • Je ne comprends pas qu’on puisse encore faire la distinction entre sionisme et judaisme.

     

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    • @Celestin

      Question judicieuse ! Il semblerait qu’elle soit juridique. Vous avez le droit d’être anti-sioniste car c’est un courant politique (autrefois classé en terroriste). En revanche, la Loi maçonnique française vous puni si vous êtes ouvertement judéophobe car vous devenez un dangereux antisémite !

       
  • La partie saine et agressée du monde des hommes, a soif de justice et de punition de celle, très agressive, qui ne l’est pas : déviants, psychopathes, délinquants, criminels ; que l’impunité encourage et agit. Sur le fond, c’est épouvantable, mais il faut bien constater que si elle n’est pas maîtrisée, la nature humaine peut glisser vers d’insondables abîmes d’ignominie.

     

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