C’est dans une ambiance tendue que Manuel Valls a été reçu dans une mosquée de l’Essonne. Des militants ont profité de sa visite pour dénoncer l’interdiction de la manifestation pro-palestinienne prévue ce jour à Paris.
Pour la rupture du jeûne du ramadan, Manuel Valls s’est rendu dans une mosquée de l’Essonne, son fief électoral. Selon Europe1, quelques dizaines d’individus qui se sont rassemblés devant la mosquée d’Évry-Courcouronnes ont dénoncé l’interdiction de manifestation pro-palestinienne qui devait se tenir ce jour à Paris en scandant "Sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes !".
Du même avis que ces individus, le recteur de la mosquée d’Évry-Courcouronnes annonce sans détour "Moi je crois que les manifestations, c’est un droit républicain, on n’a pas à les interdire, c’est au gouvernement, à l’Etat d’assurer la sécurité", avouant même à Reuters qu’il a été « conspué par certains jeunes » pour avoir accepté la visite du Premier Ministre.
Pour rappel, la manifestation de ce jour a été interdite, a dit le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, notamment parce que ses organisateurs sont les mêmes que ceux du meeting interdit du 19 juillet à Paris, qui a tourné en émeutes.
Par ailleurs, le locataire de Matignon a lancé un message d’« apaisement » aux musulmans de France. S’adressant « à tous les musulmans de France et à la France », lui de déclarer qu’ « En partageant ce repas de rupture du jeûne, je veux dire, avec force, que les musulmans de France, c’est la France ». Par ailleurs, déplorant qu’« Il y a aujourd’hui trop, beaucoup trop, de paroles, d’actes, qui visent les musulmans de France », Valls a tenu à rassurer qu’ « Il n’y a pas, comme je l’entends parfois, un deux poids, deux mesures au détriment des musulmans ».
Faisant un retour sur les débordements de samedi dernier, dans le quartier parisien de Barbès, lui de lancer que « quand des casseurs se réclament d’une forme dévoyée de l’islam, ce sont les musulmans qui souffrent les premiers car ces actes nourrissent des amalgames insupportables ». « Ces groupes radicalisés s’en prennent à votre foi, à la noblesse du message de l’islam, à ses valeurs d’ouverture, de tolérance », ajoute-t-il avant de conclure que « Pour nous qui sommes ici, en France, une seule exigence doit nous guider, celle de l’apaisement ». Des propos rapportés par Libération.