La propagande de guerre atlantiste n’a rien a envier aux mensonges répandus par les autorités de Kiev. Ainsi le général étasunien Philip Breedlove, commandant en chef des forces de l’OTAN en Europe, en visite à Sofia, capitale bulgare, a affirmé que ces derniers jours, ses services ont pu voir :
« Des colonnes d’équipements russes, des chars russes, des systèmes de défense antiaérienne russes, de l’artillerie russe, et des troupes de combat russes entrant en Ukraine ! »
Las, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a nié de tels allégations :
« Nous ne prêtons même plus l’attention aux déclarations gratuites du commandant suprême des forces alliées en Europe Philip Breedlove sur des colonnes militaires russes qu’il aurait vues entrer en Ukraine. On a bien l’impression que moins l’opinion européenne croit au général, plus ses déclarations alarmistes deviennent fracassantes. »
Le militaire atlantiste a trouvé le relais complaisant du fidèle complice des menées belliqueuses de Washington : la Grande-Bretagne. Ainsi, Philip Hammond, chef de la diplomatie britannique, a exprimé son inquiétude devant les « informations » de l’OTAN et mis en garde Moscou :
« La Grande-Bretagne soutient le gouvernement ukrainien et le peuple de l’Ukraine face à l’agression et l’instabilité qui persistent dans l’est de l’Ukraine par la faute des séparatistes épaulés par la Russie. Je suis préoccupé par les dernières informations sur le matériel militaire lourd transféré de Russie en Ukraine. J’appelle le président Poutine à remplir les engagements pris par la Russie dans le cadre des accords de Minsk, à retirer toutes les troupes et le matériel russes du territoire ukrainien et à cesser de soutenir militairement les séparatistes. La Russie doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Et si elle ne le fait pas, cela impactera ses relations avec la communauté internationale. »
Le weekend dernier, les observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont constaté des mouvements de matériels provenant de la République populaire autoproclamée de Donetsk et en direction de la ligne de front d’avec les troupes de Kiev. Les deux camps s’accusent mutuellement de violer les accords de Minsk prévoyant un cessez-le-feu et de préparer une offensive dans la région. Les insurgés parlent de renforts destinés à consolider leurs positions, le ministre de la Défense ukrainien Stepan Poltorak indiquant :
« La situation dans le Donbass est complexe, mais stable. Nous avons l’information sur l’accumulation de forces par des groupes armés et de la part de la Fédération de Russie. Nous nous préparons pour les opérations de combat. Nous effectuons le redéploiement de nos forces dans le cas d’actions imprévues [des séparatistes]. La situation est contrôlée par nous, nous sommes prêts à réagir. »
Le président ukrainien Petro Porochenko a contacté la chancelière allemande Merkel. Cette dernière s’était refusé la veille à prendre de nouvelles sanctions contre la Russie, un manque de fermeté selon le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk qui a appelé la communauté internationale à « cesser de souffrir de daltonisme géopolitique ».
Du côté de la Maison Blanche, le conseiller à la sécurité nationale Ben Rhodes a confirmé que le président Obama ne souhaitait pas abandonner la politique de sanctions contre la Russie jusqu’à ce que le Kremlin entende raison sur le dossier ukrainien, mais a cependant avoué sa déception : « Les sanctions n’ont pas encore pris l’effet souhaité sur la Russie. »