Le marché actuel de la construction aéronautique se caractérise par un affrontement duopolistique entre Boeing, entreprise américaine, et Airbus (EADS), entreprise européenne. Boeing était en situation de monopole sur le marché jusqu’au début des années 90, mais l’arrivée d’Airbus a profondément modifié la stratégie de Boeing qui a dû faire face à une concurrence très forte sur des appels d’offres qui lui étaient jusqu’alors acquis. Les réseaux d’influence et de lobbying ont donc une très grande importance dans un marché caractérisé par des coûts extrêmement élevés et qui symbolise l’affrontement USA-UE.
Il est évident que les États-Unis bénéficient d’un réseau d’influence puissant auprès des organisations internationales. Le constructeur américain profite évidemment de cette influence pour remporter des appels d’offres dans le monde mais la culture américaine du lobbying ajoute également un avantage considérable alors que les champs de bataille se déplacent de plus en plus vers les domaines légaux, économiques et politiques. Obama a même présidé, en personne, la signature d’un contrat de livraison d’avions civils entre Boeing et la compagnie aérienne indonésienne, Lion Air, d’une valeur de 35 milliards de dollars.
Mais Boeing profite aussi d’aides financières. En 2011, l’OMC a condamné la société pour des subventions illégales, estimées entre 5 et 6 milliards de dollars de 1989 à 2006, versées par les États-Unis à l’avionneur. Boeing bénéficie de subventions à l’exportation, d’allègement fiscaux et de financements pour la R&D militaire très importants par la NASA.