Le Premier ministre ukrainien Arseny Iatsenyuk, mécontent de voir que les séparatistes ont élu leurs propres représentants lors des élections présidentielles et législatives du 2 novembre dernier, a annoncé que des représailles seraient appliquées aux habitants des régions concernés :
« Tant que les régions seront contrôlées par toutes sortes d’imposteurs, le gouvernement n’allouera pas d’argent du budget central pour subventionner ces territoires. »
Sont notamment concernées les aides sociales versées aux plus démunis. Une décision qui ne va pas dans le sens de l’apaisement mais qui devrait ravir le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de la nouvelle Commission européenne, qui pour son premier voyage hors-UE a choisit Kiev. M. Iatsenyuk a malgré tout précisé que son gouvernement n’envisageait pas de couper le gaz et l’électricité aux régions en rébellion.
Le chef de l’État ukrainien, Petro Porochenko, a annoncé que le budget de la Défense va être porté de 1,02 % à 3 % du PIB en 2015 et n’a pas fait mystère de son intention d’isoler davantage les régions rebelles. Des renforts militaires ont été acheminés vers Donetsk et Lougansk afin d’accentuer la pression sur ces territoires ; de même que les positions dans la ville de Marioupol – où Kiev parle d’une possible offensive séparatiste.
Alexander Hug, chef adjoint de la mission d’observation spéciale de l’OSCE, a incité les parties en présence – émissaires russes, représentants du pouvoir de Kiev et séparatistes du Donbass – à multiplier les rencontres, comme celle qui a eu lieu aujourd’hui à Donetsk – où ont été abordées les questions du cessez-le-feu, de la ligne de démarcation, du retrait des armes lourdes et de l’échange de prisonniers – bien que constatant que sur le terrain la situation reste difficile :
« La trêve n’est pas respectée, les armes lourdes sont utilisées, et le niveau de confiance est très faible. »
Dans la journée, des tirs d’obus de l’armée de Kiev ont frappé une école, tuant deux enfants à Donetsk. Les autorités de cette République populaire auto-proclamée ont annoncé que malgré l’arrivée de l’hiver et les échanges de tirs, une collecte de fragments du Boeing malaisien qui s’est écrasé le 17 juillet dernier, aura lieu en fin de semaine dans une zone sécurisée :
« Le 7 novembre, les experts néerlandais, accompagnés par nos employés, se rendront vers le site du crash de l’avion dans les environs des villages de Rassypnoye et de Grabovo pour commencer à recueillir de petits fragments. »