Crime suprême : le patron de Total va jusqu’à dénoncer le 5 juillet 2014 le système du pétrodollar, assurance-vie du dollar et donc cœur nucléaire de l’Hégémon américain.
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs, les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » François Mitterrand
Mai 2013 : soupçonné de versement de commissions en Iran, Total paye 400 millions de dollars aux autorités américaines pour mettre fin aux poursuites judiciaires. Surtout, le pétrolier français était contraint de se placer sous la tutelle du département de la Justice américain (DoJ).
Avec la lutte anti-corruption imposée à leurs alliés par les États-Unis à la fin des années quatre-vingt-dix, l’administration Clinton dispose d’une redoutable arme de guerre économique. Adossé au panoptique de la NSA, le DoJ est instrumentalisé pour permettre la prise de contrôle directe des entreprises concurrentes des multinationales américaines.
Total, première entreprise française, dut ainsi soumettre l’ensemble de ses activités commerciales et financières à l’autorité d’une puissance étrangère par l’intermédiaire d’un « surveillant en intégrité » (corporate monitor) qui ne rendra de comptes qu’à l’administration Obama, et cela jusqu’en 2016 ! Le mandat de ce « corporate monitor » est explicite : « vérifier que le pétrolier respecte les sanctions, en particulier américaines » envers la Russie.