Le PDG du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, 63 ans, est décédé dans le crash d’un avion privé à l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou, survenu dans la nuit de lundi à mardi. Le conducteur de la déneigeuse qui est entrée en collision avec l’avion était ivre.
« Le groupe Total confirme avec une grande émotion et une profonde tristesse que son président-directeur général Christophe de Margerie est décédé cette nuit peu après 22 h (heure de Paris) dans un accident d’avion, à l’aéroport de Vnoukovo de Moscou, à la suite d’une collision avec un engin de déneigement », a-t-il indiqué dans un communiqué, précisant que l’accident avait fait au total cinq morts. Les agences russes et les autorités de l’aéroport ont quant à elles fait état de quatre morts.
« Il y avait un passager enregistré dans l’avion, le Français Christophe de Margerie. Les trois membres d’équipage étaient également de nationalité française. Ils sont tous morts », a affirmé l’agence TASS citant une source aéroportuaire. Christophe de Margerie est devenu le patron de Total en 2007, après avoir été à la tête de son pôle Exploration et Production depuis 1999.
Il a pris part lundi dans l’après-midi à une réunion consacrée aux investissements étrangers en Russie avec le Premier ministre russe Dmitri Medvedev dans sa maison de campagne près de Moscou, selon le quotidien russe Vedomosti. L’aéroport de Vnoukovo a précisé que l’avion, un jet Falcon-50, s’est écrasé alors qu’il s’apprêtait à décoller pour Paris, avec à son bord un passager et trois membres d’équipage.
« Pendant le décollage à 23 h 57, il y a eu une collision avec une déneigeuse de l’aéroport. En conséquence de l’accident, le passager et tous les membres d’équipages sont décédés », indique le communiqué. L’aéroport a précisé que la visibilité était de 350 mètres au moment du crash, au cours duquel le conducteur de la déneigeuse n’a pas été blessé, ajoutant avoir envoyé ses services de secours sur les lieux, qui « ont immédiatement commencé à éteindre le feu qui s’était déclaré ».
Interrogé par l’AFP, un porte-parole du ministère des Situations d’urgence, qui a confirmé l’accident, a déclaré ne pas être en mesure de communiquer sur l’identité de ces victimes. L’accident fait l’objet d’une enquête de la part du Comité intergouvernemental d’aviation, qui enquête sur tous les accidents aériens en Russie, ainsi que de la part de l’Agence fédérale d’aviation russe.
Le directeur de l’agence, Alexandre Neradko, a pris en charge personnellement l’enquête, a indiqué Interfax. L’aéroport de Vnoukovo a été fermé temporairement pour déblayer les lieux de l’accident, mais ses vols ont repris normalement à 1 h 30 du matin. L’aéroport de Vnoukovo est l’un des trois aéroports internationaux de Moscou. Situé au sud-ouest de la capitale russe, il dispose notamment d’un terminal pour les vols d’affaires.
Ivre
Le conducteur de la déneigeuse qui est entrée en collision avec l’avion privé du patron du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, à l’aéroport Vnoukovo de Moscou, était ivre, a annoncé mardi le comité d’enquête russe.
Parmi les « versions prioritaires » de l’accident ayant provoqué dans la nuit de lundi à mardi la mort de Christophe de Margerie et de trois membres d’équipage figurent « une erreur des pilotes et les actes du conducteur de la déneigeuse ». « Il a été établi que le conducteur de la déneigeuse était en état d’ivresse », a indiqué le comité dans un communiqué.
Trois enquêteurs français
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) en France a annoncé mardi qu’il dépêchait trois enquêteurs à Moscou pour tenter d’éclaircir les conditions de la mort du patron du groupe pétrolier. L’avion, immatriculé F - GLSA, était un Falcon 50 exploité par la compagnie Unijet. Il s’est écrasé au décollage après avoir heurté une déneigeuse.
Le BEA affirme que le conducteur de la déneigeuse est également décédé, alors que, selon d’autres informations, il aurait survécu. « Conformément aux dispositions internationales », le BEA participera en tant que représentant de l’État d’immatriculation de l’appareil, de construction (Dassault Aviation) et d’exploitation de l’avion.