Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en visite au Tadjikistan, a donné une conférence de presse en marge d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Dans la capitale du pays hôte, Douchanbé, il a rappelé la responsabilité du bloc atlantiste dans le conflit ukrainien :
« Nous sommes surtout préoccupés par la profonde crise en Ukraine. Nous avons averti nos partenaires occidentaux à maintes reprises qu’il était inadmissible de forcer l’Ukraine à choisir entre l’Occident et la Russie. Mais on a refusé de nous écouter. Ce pays a été entraîné dans une guerre civile. La Russie doute de la capacité des collègues occidentaux de se mettre d’accord sur le règlement pour résoudre la crise en Ukraine. Au lieu de mettre en œuvre les accords, ils encouragent en fait les autorités ukrainiennes à des actes de violence contre leur propre peuple. »
Il a évoqué les initiatives humanitaires de son pays en Ukraine :
« La Russie continuera de faire tout son possible pour arrêter l’effusion de sang et créer les conditions pour le lancement de négociations entre les parties en conflit, conformément aux ententes fixées dans la déclaration que la Russie, les États-Unis, l’UE et l’Ukraine ont adoptée à Genève du 17 avril. La Russie s’adressera à l’ONU, à l’OSCE, au Comité international de la Croix rouge et à l’Organisation internationale pour les migrations pour proposer de former d’urgence une mission humanitaire pour l’est de l’Ukraine. »
Il a indiqué que Moscou était prête à prend une part active dans l’enquête sur le crash du Boeing malaisien :
« Kiev viole grossièrement la résolution 2166 du Conseil de sécurité de l’ONU en poursuivant les combats dans la zone de la chute du Boeing malaisien, ce qui entrave le début du travail des experts internationaux. Lorsqu’on (…) appelle la Russie à assurer l’accès des experts internationaux sur les lieux de la catastrophe, je n’ai pas d’autre réaction que de proposer que le Conseil de sécurité adopte une résolution, s’ils sont convaincus du fait que seule la Russie en est capable, invitant Moscou à déployer ses pacificateurs et à assurer un périmètre de sécurité autour des lieux du crash. Cette proposition découle de l’absurdité de la situation actuelle. Mais même l’absurdité a ses limites. »
Ces propositions de sécurisation, par des unités russes, de la zone où les enquêteurs doivent se déployer ont été refusées par Kiev.