Les médias internationaux ont perdu de vue la Libye en raison de l’omniprésence de l’État islamique dans les unes des derniers mois. Mais ce n’est pas parce que la Libye est devenue le théâtre d’un conflit oublié que les combats y sont moins féroces.
La bataille que se livrent les deux gouvernements – l’un, à l’ouest du pays, l’autre 800 kilomètres à l’est - conduit le pays tout droit vers une guerre civile. Aujourd’hui, les deux parties devaient s’assoir une fois de plus à la table des négociations sous l’impulsion de l’Organisation des Nations Unies, mais comme cela a été le cas le mois dernier, ces pourparlers ont été reportés à plus tard.
Les gouvernements rivaux s’attaquent mutuellement par les airs, en mer et sur terre. Ils organisent des prises de contrôle des aéroports et des raffineries de pétrole, et ces attaques ont déjà fait des centaines de morts. Récemment, à Tobrouk, une voiture piégée a explosé à proximité de l’hôtel qui héberge le parlement reconnu par la communauté internationale alors que les députés y étaient réunis. Trois d’entre eux ont été blessés.
Le groupe islamiste Aube de la Libye, basé à Tripoli, s’est déclaré prêt à entamer des négociations, mais son rival, qui est dirigé par un général à la retraite, Khalifa Haftar, et qui est armé par l’Égypte, n’accepte d’y participer qu’à la condition que les membres de l’Aube de la Libye s’y présentent à titre individuel, et non pas comme une autorité officielle.
La NASA a quant à elle posté des images par satellite sur lesquelles on voit un panache de fumée noire se dégager de la côte libyenne. Il provient d’un incendie de réservoirs de pétrole qui a fait rage dans le port d’Es Sidar, le principal terminal pétrolier du pays. La semaine dernière, le jour de Noël, l’un de ces réservoirs a été touché par un missile. L’incendie a gagné 6 autres réservoirs, détruisant 850 000 barils de pétrole, l’équivalent de 4 jours de production de pétrole du pays.
Le panache de fumée était encore bien visible de l’espace sept jours plus tard, lorsque ces clichés ont été pris. L’incendie a finalement été maîtrisé.